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Le soutien apporté par Paris et Kigali à la candidature de Louise Mushikiwabo à l’OIF est un pari diplomatique qui soulève bien des questions. Sauf surprise, Louise Mushikiwabo, ministre des affaires étrangères du Rwanda, devrait hériter du fauteuil de Michaëlle Jean à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), lors du sommet qui se tiendra les 11 et 12 octobre à Erevan, en Arménie.

Cette candidature, suscitée par la France puis reprise par le Rwanda avant d’être soutenue par l’Union africaine, a de quoi surprendre au regard du passif entre les deux pays. Kigali a, depuis la rentrée 2010, fait de l’anglais la seule langue d’enseignement public, en remplacement du français. Plus important, son président, Paul Kagame, impute depuis des années et avec constance une immense responsabilité à Paris dans le génocide des Tutsi en 1994. Cette position de pourfendeur de la politique de la France en Afrique a, avec son image de travailleur acharné de la transformation du Rwanda, contribué à asseoir sa stature continentale. […]

Inquiet de l’arrivée probable de la chef de la diplomatie rwandaise à la tête de l’OIF, Reporters sans frontières rappelle que, dans son classement 2018 sur la liberté de la presse, le Rwanda est 156e sur 180 pays évalués. L’organisation insiste en soulignant que parmi les 58 Etats membres de la francophonie « seuls cinq […] ont un bilan pire que le Rwanda en matière de liberté d’information ».

Le Monde

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