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En moins d’une semaine, Ali Can est devenu une petite célébrité en Allemagne. La raison ? #MeTwo, le hashtag que ce militant antiraciste de 24 ans a lancé sur Twitter, le 25 juillet, et dont l’objectif est d’inciter les Allemands d’origine étrangère à dénoncer le racisme dont ils sont victimes au quotidien. Le succès dépasse ce qu’il avait imaginé. En six jours, plus de 60 000 messages ont été postés sous ce hashtag inspiré du mouvement #MeToo, suscité en octobre 2017 par l’affaire Weinstein pour libérer la parole des femmes victimes de harcèlement.

A l’origine, la décision du footballeur allemand d’origine turque Mesut Özil de quitter l’équipe nationale. « Je ne jouerai plus pour l’Allemagne des matchs internationaux, aussi longtemps que je ressentirai du racisme et du manque de respect à mon égard », avait indiqué sur Twitter, le 22 juillet, le milieu de terrain de 29 ans. Trois jours plus tard, Ali Can, lui aussi de nationalité allemande et d’origine turque, lançait le hashtag #MeTwo, en référence aux deux cœurs – « un allemand et un turc » – que Mesut Özil revendiquait avoir « dans la poitrine ».

Autant que la diversité des témoignages, qui portent pour la plupart sur des discriminations subies à l’école, au travail, à l’entrée des discothèques ou lors de la recherche d’un logement, c’est l’effet de masse qui donne à ce mouvement un relief particulier. Le fait, également, que plusieurs personnalités publiques aient choisi de mêler leur voix à celles des anonymes, que ce soit spontanément, sur les réseaux sociaux, ou à l’instigation de différents journaux qui, ces derniers jours, leur ont largement donné la parole.

Le Monde

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