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MàJ 04/07/2018 21h40

Atlantico : Dans un fil twitter concernant les questions de migration, vous évoquez la symétrie comme notion éthique. Qu’entendez vous par là ?

Nassim Nicholas Taleb : La question est celle des frontières ouvertes. La France a des frontières ouvertes avec l’Italie ou avec la Belgique. Il y a une frontière ouverte parce qu’il y a plus ou moins autant d’Italiens ou de Belges qui veulent aller en France que de Français voulant aller en Italie ou en Belgique. Il n’y a pas une démesure de gens qui veulent aller d’un côté plutôt que d’un autre, ce qui fait que cela marche. Il y a évidemment des spécialisations, des gens viennent à New York pour la finance tandis que d’autres partent à Los Angeles pour la danse exotique mais en général les choses s’équilibrent.

Le principe de l’éthique c’est la symétrie, c’est-à-dire “je ne donne pas moins que je ne prends de vous”. Il y a un équilibre des échanges entre personnes.

Mais lorsque l’on dit “ouvrir toutes les frontières” , on se retrouve dans une asymétrie parce que cela ne peut se faire que s’il y a autant de Français qui veulent aller en Algérie que d’Algériens qui veulent venir en France, autant de gens d’Afrique centrale qui veulent aller en Algérie qu’inversement etc. C’est pour cela que cela ne peut pas se faire sans déséquilibre.

J’ai vécu un déséquilibre moi-même. Une première fois lorsque j’étais enfant, lorsque les Palestiniens sont venus au Liban, ce qui a complètement déséquilibré la situation. Et une deuxième fois en ce moment avec les réfugiés Syriens au Liban. Quand 30 à 40% de la population sont des réfugiés, cela pose des problèmes locaux parce que le transfert ne se fait que d’un côté. Évidemment, il y a des questions humanitaires.

(…)

Comment percevez vous la situation européenne sur cette question ?

L’Europe n’a -comparativement- pas un problème d’immigration, mais l’Europe a un problème avec ses groupes minoritaires. (Voir article sur la dictature des minorités de Nassim Nicholas Taleb). Certains groupes imposent leurs lois à la majorité. Si une minorité est intolérante, elle impose sa loi à la majorité, ce qui cause des disruptions. L’Europe n’a pas tellement un problème numérique mais un problème avec ces règles minoritaires. Selon cette règle, si quelqu’un ne mange pas de cacahuètes dans un avion, l’avion entier ne peut pas manger de cacahuètes. Certaines minorités veulent imposer leurs lois alimentaires et éthiques à la majorité, c’est cela le problème de l’Europe à mon sens.
Le monde a besoin d’immigrés mais il n’a pas besoin de ces gens qui pensent que c’est leur droit. Tout doit se passer comme échange moral. “Vous me donnez, je vous donne”. C’est une obligation morale de se comporter d’une certaine façon avec mon pays d’accueil. Cela est comme l’adoption d’un enfant, cela n’est pas un jouet, vous avez des obligations morale, vous devez vous comporter d’une certaine façon avec lui.

Atlantico


03/07/2018

Nassim Nicholas Taleb :

1)Ce que les intellectuels ne comprennent pas à propos de la MIGRATION, c’est la notion éthique de SYMÉTRIE:

Ouvrir les frontières fonctionne si et seulement si le nombre de personnes qui veulent passer de l’UE ou des États-Unis à l’Afrique ou l’Amérique latine est égal au nombre de ceux voulant passer de l’Afrique ou l’Amérique latine à l’UE ou aux États-Unis.

Règle d’argent dans Jouer sa peau

Compris ?

2) L’immigration contrôlée est basée sur la symétrie que quelqu’un apporte au moins autant qu’il/elle en reçoit. Et l’éthique de l’immigrant est de défendre le système en remerciement, et non de le foutre en l’air.

L’immigration incontrôlée a tous les attributs des invasions.

3) En tant que Libanais chrétien, j’ai vu le cauchemar de l’immigration incontrôlée des Palestiniens qui a causé la guerre civile.
En tant que résident occasionnel du Nord Liban, je vois bien l’effet de la migration syrienne sur place.

Je méprise donc ces imbéciles pro frontières ouvertes qui cherchent à afficher leur haute vertu.

ZeroHedge

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