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[…] Les motifs de cette polémique ? Des paroles jugées « communautaires », « anti-républicaines » – voire même, pour certain-e-s, indiquant une complaisance envers le terrorisme – sans parler des habituelles remarques sur la décadence intellectuelle qu’impliquerait l’invitation de rappeurs dans l’enceinte de la prestigieuse école. Et l’ENS d’être suspectée de cautionner une telle tribune.

Pourtant, loin de ces accusations, Médine aura parlé d’écriture et de musique, d’auto-tune, des cours d’histoire de l’Éducation Nationale, de géopolitique, de chiasmes, de « sauver la jeunesse » par une logique de déminage (le démineur prenant le risque d’être confondu avec celui qui pose les bombes). Et même du très « républicain » Victor Hugo, en couverture de la pochette de son dernier album. […]

Ce n’est pas la première fois que le séminaire est la cible de critiques quand il évoque, de près ou de loin, l’islam : l’année d’avant, une séance sur le rap d’Ali à l’occasion de la sortie de son album Que la paix soit sur vous, avait donné lieu à un article dans Le Monde, évoquant les influences coraniques au sein de l’écriture de l’artiste2. L’article avait été repris, encore une fois par des personnes absentes de la séance, sur des sites d’extrême droite, avec l’idée sous-jacente de dénoncer ce qu’ils appellent l’« islamisation » de l’établissement, loin de leur idéal de monopole judéo-chrétien sur la culture et l’enseignement supérieur.

Si Médine s’est déjà expliqué plusieurs fois sur le sujet, cette retranscription, noir sur blanc, permet de se faire une idée de ce qu’il en est réellement, mais surtout de découvrir les réflexions intéressantes de l’artiste sur sa démarche d’écriture, son rapport à la musique, à l’histoire, etc. Et de voir qu’effectivement, il suffit parfois « juste d’une discussion » pour dissiper les doutes et distinguer la bonne de la mauvaise foi.[…]

Sur Un Son Rap

Merci à Pythéas

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