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Les Démocrates de Suède (SD), parti créé en 1988 dans la mouvance néonazie, est parvenu à imposer sa description de la réalité : un pays en déliquescence, rongé par la violence et les problèmes d’intégration, explique la correspondante du « Monde » en Suède, Anne-Françoise Hivert.

Pendant près de deux décennies, les habitants du royaume scandinave et leurs dirigeants ont voulu croire que leur pays était différent. Plus hermétique au discours des populistes. Capable de contenir une extrême droite qui progressait partout en Europe. La stratégie du cordon sanitaire semblait fonctionner : les Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna, SD) ne sont entrés au Parlement qu’en 2010, avec seulement 5,7 % des voix. […]

A moins de trois mois du prochain scrutin législatif, force est de constater, pourtant, que l’exception suédoise a fait long feu. SD plane à plus de 18 % dans les sondages, soit plus de 5 points au-delà de son score réalisé en 2014 – un pourcentage qui, s’il se concrétisait dans les urnes, porterait le parti « bien au-delà de la moyenne de l’extrême droite en Europe », constate Andreas Johansson Heinö, du think tank libéral Timbro.

Même les sociaux-démocrates, à la tête du gouvernement depuis 2014, dépeignent sombrement la Suède plutôt que de mettre en avant leurs propres réalisations, « comme s’ils étaient convaincus que c’est ce que les Suédois veulent entendre et avaient peur de dire le contraire », lâche le politologue Ulf Bjereld, proche du parti. […]

Le Monde

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