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[…] Le problème de l’Afrique n’est pas qu’elle n’échange pas assez avec le monde mais c’est plutôt que les échanges commerciaux intra africains sont trop faibles. La géographie économique de l’Afrique est encore très semblable à ce qu’elle était à l’époque coloniale: la richesse est concentrée dans des villes portuaires telles que Lagos ou Dar Es-Salaam. Les matières premières issues de ces pays sont exportées vers l’extérieur, vers l’Europe, ou, de plus en plus, vers l’Asie. L’arrière-pays rural – et les pays enclavés – restent désespérément pauvres.

Selon les chiffres de l’ONU, seulement un dixième des exportations des pays africains va vers le reste du continent. Le chiffre équivalent pour l’Union européenne est de 60%. En 2014, le Nigéria, deuxième économie du continent, importait davantage des Pays-Bas que du reste de l’Afrique. Il exportait plus vers la Suède que vers son voisin, le Cameroun. Le marché unique européen prévoit des règles unifiées, ce qui signifie que les entreprises n’ont qu’à adhérer à un ensemble de règles communes pour vendre à 500 millions de clients fortunés.

En Amérique du Nord, par exemple, le NAFTA a créé un marché similaire pour les entreprises américaines, mexicaines et canadiennes. L’Afrique n’est cependant pas un grand marché intégré. Il y a 54 marchés minuscules, divisés par les contrôles aux frontières, les infrastructures médiocres, et pire encore, les différents systèmes de corruption et de favoritisme. Pour de nombreux pays africains, vendre en Europe ou en Amérique est plus facile que de vendre à leurs voisins. […]

Daniel knowles, économiste analyste pour Fee.org – Article initialement publié en anglais par la Foundation For Economic Education – Traduction réalisée par Libre Afrique (version élaguée) – Le 18 avril 2018.

Libre Afrique

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