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Dans un pays fier de son multiculturalisme, les viols à répétition de 1.400 fillettes blanches entre 1997 et 2013 par des Anglo-Pakistanais fait scandale. Mais comment expliquer l’omerta de la police et des officiels sur cette affaire qui dure depuis plus de quinze ans ? Notre journaliste s’est rendue dans cette ville du nord de l’Angleterre où les victimes lui ont raconté le piège.

 

[…] Les prédateurs de Rotherham, comme ceux des villes des environs, Bradford, Sheffield, Rochdale ou Derby, ont un point commun : ils sont en grande majorité d’origine pakistanaise. Rien à voir avec les garçons du collège couverts d’acné. Les victimes : des filles en majorité blanches, dont plus d’un tiers était connu des services sociaux. Elles ont 12, 13 ou 14 ans…

[…] Le pire, si le pire est possible : depuis seize ans, la police et les services sociaux savaient. Et ont laissé faire. C’est ce que révèle un rapport accablant publié en août 2014, conduit par Alexis Jay, une sommité nationale des affaires sociales. Ces révélations ont fait trembler un pays trop souvent secoué par des scandales étouffés de pédophilie.

Trafiquées d’une ville à l’autre, battues, torturées, menacées, violées. Selon la professeure Jay, le chiffre est certainement inférieur à la réalité. D’abord violées par ceux qu’elles prenaient pour leur petit ami, elles ont été “passées” à d’autres hommes, frères, cousins ou amis. Tenues au secret sous menaces de représailles envers la famille : “Si tu parles, je violerai ta mère devant toi“, a promis Tariq à Emma. Contraintes de présenter d’autres filles, sœurs ou copines aux agresseurs. Des centaines de filles se sont retrouvées prises au piège de ce schéma récurrent que les psychiatres et la police appellent “grooming”. Un processus en six étapes, mis en place par les prédateurs sexuels d’enfants, notamment via Internet.

 

Méprisées par tous, agresseurs, police et services sociaux, traitées comme du “white trash”, des filles pauvres sans valeur : “Tu acceptes des cadeaux en échange de services sexuels ? Tu es une prostituée“, a dit son assistante sociale à Lizzie. Une autre victime s’est entendu dire par un policier : “Tu n’es pas la première à te faire violer par X. Ni la dernière.” Le plus jeune frère d’Arshid Hussain, mis en cause dans l’affaire, défend son aîné dans une interview à la BBC : “Mon frère n’est pas un monstre. Ces jeunes filles, habillées en minijupes, vont en boîtes de nuit (…), et le lendemain matin, elles se réveillent en criant au viol ou à la manipulation psychique.” […]

Un avocat indique : “Je suis spécialiste des abus sexuels sur enfants. A ce titre, je travaille avec la police depuis vingt ans. J’ai une forte présomption de relations corrompues entre police et agresseurs. Par ailleurs, j’ai entendu dire que le succès du Parti travailliste à Rotherham, aux élections, dépend du vote “asiatique”. Beaucoup, ici, pensent que les criminels sont ou étaient liés à des politiciens locaux.

Marie-Claire

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