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Marc Knobel, Directeur des Etudes au Crif, s’entretient avec Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).

“Les actions violentes antimusulmanes sont passées de 67 à 72 entre 2016 et 2017, tandis que les actions violentes antisémites connaissent une hausse de 77 à 97.” Ces chiffres corroborent les inquiétudes relayées par la société civile ou les associations. Ils justifient une mobilisation générale de l’ensemble des Français.

Le 1er février 2017, lors d’une conférence de presse place Beauvau sur les actes racistes et antisémites, Bruno Le Roux, ministre de l’Intérieur, révèle que les atteintes aux sites chrétiens (lieux de culte et sépultures), comptabilisées à part, ont augmenté de 245% entre 2008 et 2016. Avec 949 faits en 2016, en hausse de 17,4% par rapport à 2015, les actes visant des lieux chrétiens représentent 90% du total des atteintes aux lieux de culte (chrétiens, juifs ou musulmans). ( Mark Knobel, février 2017)

Pourriez-vous nous rappeler quel est le rôle et quelles sont les missions précises de la Dilcrah et comment concevez-vous son rôle ?

La DILCRAH est une structure légère (une dizaine d’agents), mais très souple et dynamique, qui a pour vocation de porter une politique publique très particulière qui est celle de lutter contre la haine. Le délégué doit incarner personnellement ce combat par une parole forte dans les médias tout en ayant pour préoccupation principale la réalisation d’actions concrètes sur le terrain. J’essaie d’exercer cette tâche à ma façon. […]

La DILCRAH intervient dans les écoles de police ou de gendarmerie et ces formations sont souvent très bien accueillies. Il est également question de formation des magistrats. De quoi s’agit-il ?

J’ai obtenu l’accord de principe du directeur de l’Ecole Nationale de la Magistrature pour que la DILCRAH intervienne dans la formation initiale des futurs magistrats en plus des formations permanentes déjà prévues. La formation des magistrats au racisme et à l’antisémitisme est essentielle. […]

Lors d’une interview au Point (4 févier 2018), vous parliez de « nouvel antisémitisme ». Mais quel est selon vous ce nouvel antisémitisme ?

C’est un antisémitisme qu’on retrouve plutôt dans les quartiers, alimenté par l’islam radical et par le conflit au Proche-Orient. Mais il faut aussi rappeler que l’antisémitisme est ancien dans notre pays. […]

Crif

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