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Editorial du Monde sur les élections législatives en Italie.

[…] Le scénario le plus favorable à l’intégration de l’Italie dans l’UE, celui d’une grande coalition rassemblant le centre gauche autour de Matteo Renzi et le centre droit autour de Silvio Berlusconi, semble chaque jour plus improbable. Le scénario catastrophe vu de Bruxelles serait celui d’une coalition de droite dans laquelle la Ligue du Nord de Matteo Salvini aurait pris le dessus sur la droite berlusconienne. […]

La solitude dans laquelle le pays a géré l’afflux de plus de 600 000 réfugiés depuis 2013 a achevé de mettre à mal l’attachement des Italiens à l’Europe. […]

Aujourd’hui, aucun des partis en lice dans la troisième économie de la zone euro ne prône la poursuite des efforts de maîtrise des finances publiques. Sur le front économique, la campagne s’est résumée à une accumulation de promesses mirifiques, chiffrées en centaines de milliards d’euros, qui ne seront sans doute jamais tenues. Sur le front politique, l’Italie de 2018 présente à peu près tous les symptômes de la crise des démocraties occidentales : affaiblissement des partis politiques traditionnels, montée des extrêmes, vogue des candidatures antisystème, désaffection de l’électorat et taux d’abstention record. Avec, en prime, une spécificité locale : la percée de forces néofascistes, à l’occasion d’élections locales.

Le hasard du calendrier a voulu que le 4 mars soit aussi, en Allemagne, le jour du verdict du SPD sur le contrat de coalition avec la CDU. Espérons que l’Europe, ce jour-là, se remette en ordre de marche.

Le Monde

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