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Sylvie Taussig, analyse les ses prises de position de la chanteuse Mennel. Elle est l’auteur en 2007 avec Bernard Godard du livre Les musulmans en France. Courants, institutions, communautés : un état des lieux (Laffont), analyse les ressorts de cette polémique.

On remarque aussi une empathie pour certaines victimes (les rebelles syriens par exemple), certaines causes (la Palestine)… Autrement dit une empathie limitée aux frontières de « l’oumma » et qui ne s’étend pas à des victimes non-musulmanes.

Mennel Ibtissem appartient à une génération née et socialisée en France, de parents français. Elle est de culture française. Mais cette culture n’est pas monolithique. Nos centres d’intérêt dépendent de là où nous sommes nés, là où nous avons été éduqués et d’influences diverses. En l’occurrence, l’entreprenariat « frériste », c’est-à-dire lié aux Frères musulmans, par l’entremise de livres, conférences, etc.

[…]

Pourquoi a-t-on le sentiment que le grand public non-musulman « découvre » cette culture politique ?

Peut-être parce qu’il a l’habitude qu’on lui parle de l’islam en se concentrant sur les terroristes « djihadistes », ou en se focalisant au contraire sur cet « islam modéré », le « bon islam » représenté par exemple par le penseur Ghaleb Bencheikh… Mais la réalité est beaucoup plus compliquée, et le grand public a du mal à mesurer l’impact de cet activisme de l’islam politique sur les musulmans français.

Les politiques ne font guère mieux que les médias, eux qui, par exemple, investissent des sommes énormes autour du thème de la déradicalisation, mais délaissent tout ce qui concerne l’islam ordinaire, cet islam banal, dont il est cependant nécessaire de connaître le contenu. […]

Mennel Ibtissem reproduit le discours du milieu dans lequel elle évolue, ainsi que les propos très politiques de personnes comme Tariq Ramadan et Hassan Iquioussen. Ces propos, loin d’être confinés, se retrouvent dans l’ensemble du corps social, y compris chez des jeunes qui, comme elle, font des études supérieures. Cet épisode est effectivement très violent pour elle, et il est récupéré de tous les côtés dans la « muslimosphère » comme dans la « fachosphère ». Mais, si Mennel Ibtissem est imbibée de cette culture politique, elle est aussi responsable de ce qu’elle écrit. […]

La Croix

Merci à SimonMcKay

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