La victime donnait un cours de cuisine dans un centre communautaire.
Un choc pour la ville. L’assassinat de sang-froid, à l’arme automatique, d’un jeune homme de 17 ans sous les yeux d’enfants de 6 ans bouleverse Amsterdam (Pays-Bas).
Le 26 janvier, vers 19 heures, deux hommes armés et masqués font irruption et ouvrent le feu dans un centre communautaire du quartier ouvrier de Wittenburg. Mohammed Bouchikhi y donnait des leçons de cuisine à des enfants de six ans. Le jeune homme a été tué d’une balle dans la colonne vertébrale. Un autre homme et une jeune femme ont été blessés, le tout sous les yeux horrifiés des enfants.
Le centre se trouve à deux pas du «quartier rouge» d’Amsterdam, où la prostitution légale et les points de vente de cannabis attirent quotidiennement des milliers de touristes curieux.
La guerre des gangs n’est pas forcément en cause
Plus de mille personnes ont assisté mercredi aux funérailles de Mohammed Bouchiki, dont le corps est ensuite parti pour le Maroc afin d’y être inhumé. De nombreux badauds qui n’ont pas pu entrer dans la mosquée ont prié dans les rues sous une pluie battante. «Peu importe qu’il s’agisse de drogue, de gangs ou d’argent», affirme Nico Kras, qui a bien connu la victime. Selon lui, Mohammed Bouchikhi était «un bon garçon» qui s’était rendu à Calais, en France, en 2015, pour aider les réfugiés.
La police d’Amsterdam a renforcé la sécurité dans le quartier, tout en avertissant qu’il est trop tôt pour lier ce meurtre à la guerre des gangs. Les habitants sont du même avis : il s’agit d’une querelle de rue qui a pris une tournure violente, peut-être liée à la drogue ou à une question d’argent, mais rien à voir avec les gangs, selon eux.
«La mort de Mohammed est un énorme choc. J’ai une fille de neuf ans. Maintenant, je ne peux même pas l’envoyer dans notre propre centre communautaire de l’autre côté de la route», témoigne une habitante du quartier préférant rester anonyme. «La peur règne vraiment ici», ajoute-t-elle.
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