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Le journaliste Jean-Marie Godard, auteur de Paroles de flics (Fayard), raconte l’exaspération des policiers soumis à l’injonction permanente d’éviter les «bavures» alors même que plane sur eux une présomption permanente de culpabilité. Pour beaucoup d’entre eux, la pression devient insoutenable.

FIGAROVOX.- De nouvelles images de vidéosurveillance révélées dans «l’affaire Théo» montrent que le jeune homme a fait preuve de violence lors de son interpellation. Comment a été vécue cette affaire dans le milieu policier?

Jean-Marie GODARD.- Les policiers sur le terrain étaient les premiers à considérer que s’il y avait eu un geste impardonnable, le coupable devait être sanctionné. Le réflexe n’a pas été de couvrir leurs collègues. En revanche, ils ont été ulcérés par la présomption de culpabilité systématique qui pèse sur eux dans ce genre d’affaires. La mise en cause de l’ensemble de l’institution dans des tribunes signées par des personnalités de premier plan les a profondément blessés. Un officier m’a dit «s’il y a un non-lieu, vous croyez que ces gens vont s’excuser?» Le geste de François Hollande, qui est allé au chevet de Théo sans qu’aucune preuve n’ait été faite de la culpabilité des policiers, a été une véritable gifle pour les policiers. L’enquête commençait à peine, on était en pleine séquence électorale, et le pouvoir a voulu calmer les émeutes. Ce jeu de billard à trois bandes a été très mal pris. C’est d’ailleurs ce qui a provoqué la naissance du collectif «femmes de policiers en colère»

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Le Figaro

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