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Toute une génération ne cesse de répéter « J’ai le droit », exprimant de manière péremptoire un « droit de s’élever contre » : l’école, l’autorité parentale, les règles communes et même la loi en général. Plus que jamais cette revendication symbolise un individualisme irresponsable et témoigne d’une faillite collective accablant. Extrait de “Génération ‘J’ai le droit'” de Barbara Lefebvre, aux éditions Albin Michel. Barbara Lefebvre est professeur d’histoire-géographie dans le secondaire.

Corps enseignant, Inspection générale, chercheurs en « sciences de l’éducation », journalistes experts, tous s’accordent à dire que le niveau des élèves de 2017 est moins bon en orthographe, en grammaire, en lecture compréhension, en raisonnement mathématique qu’il y a vingt ans.

Mais certains recourent à toutes sortes d’arguties pour assurer que nous n’avons rien compris, que si les résultats sont moins bons, le niveau ne baisse pas ! Nous serions victimes d’une illusion d’optique : en réalité le niveau monte, mais cette progression est inégalement partagée. […]

Plus le voile se lève sur les échecs du pédagogisme et ses discours creux, plus ses papes sont sur la défensive. Ces petits soldats de la déconstruction n’hésitent plus à calomnier publiquement ceux qui osent remettre en question le bien-fondé de leur idéologie. Cette agressivité des bien-pensants se retrouve dans d’autres champs du débat sociétal, en particulier la sociologie qui plus que jamais est l’otage du militantisme politique. Ainsi à l’école, plus les résultats de différentes enquêtes démontrent leur échec, plus les progressistes se radicalisent comme le courant pédagauchiste en est l’illustration. […]

Quand on les entend invoquer la liberté et le progrès pour empêcher les nouvelles générations d’être les héritiers d’une culture qui les a précédés, en disqualifiant l’autorité du maître et des familles, le projet de déracinement est bel et bien en marche. Limiter l’accès des œuvres de la culture classique aux élèves de milieux populaires répond à une démarche profondément antidémocratique et méprisante. Récuser la culture classique parce qu’elle serait trop élitiste, qu’elle exigerait que les élèves soient accompagnés par l’enseignant dans son étude, parce que ces thématiques seraient trop éloignées des préoccupations sociales du moment, c’est ne rien comprendre à l’universalité et l’intemporalité d’Homère, Virgile, Racine ou Lamartine. La littérature jeunesse qui a envahi les programmes et l’école ne demande pas autant d’effort en effet. Pourquoi mépriser les enfants des classes populaires en leur déniant l’effort d’entrer dans les grands textes qui ont fait notre civilisation ? On ne s’y prendrait pas mieux pour éviter qu’ils ne s’enracinent dans une identité française. On ne s’y prendrait pas mieux pour faire advenir la démocratie moutonnière dont rêvent à la fois les chantres du libéralisme et ceux du communautarisme, tous deux unis dans un même projet de ségrégation économique et culturelle de la nation française.

news.yahoo

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