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A l’association Moabit-Hilft, créée au plus fort de la crise de 2015dans le quartier de Moabit à Berlin, pour répondre en urgence aux carences de l’administration débordée et aider les réfugiés, les bénévoles croisent de plus en plus de migrants déçus et de Syriens prêts, comme lui, à repartir. Beaucoup se sentent isolés et seule une minorité a réussi à trouver un travail ou une formation.

Sur le plan politique et social, la pression de l’extrême droite a modifié le climat : la CSU voudrait réduire les prestations accordées aux réfugiés.

L’idée du retour des migrants dans leur pays fait son chemin, voire même celle de pouvoir expulser les Syriens n’obtenant pas l’asile. Le SPD s’oppose aux conservateurs sur tous ces points.

[…] Il vient de Syrie, il est arrivé il y a deux ans en Allemagne et, bien qu’il ait obtenu son titre de séjour, il pense à repartir à Damas. Alors que le débat sur la politique migratoire continue de diviser les partis politiques et s’est installé au coeur des débats entre la CDU/CSU et le SPD, il est un exemple même des limites de l’intégration.

« J’ai tellement de frustration ici. Je préférerais mourir en Syrie que rester», raconte-t-il en arabe, le visage fatigué par une dépression latente. «Depuis deux ans, il n’y a eu que des mauvais moments», assure-t-il. Impossible de savoir s’il quittera vraiment le pays. Il dit ne pas craindre pour sa vie s’il retourne en Syrie et ne croit pas aux menaces du régime : «Assad dit beaucoup de choses folles. » Mais il opine aussi de la tête quand on évoque le futur de ses enfants comme une raison de rester.

En Syrie, « j’étais masseur, spécialisé dans le sport », continue-t-il. Mais il ne peut travailler en Allemagne : «On me dit qu’il faut parler la langue. » Il n’y parvient pas. […]

Le Figaro

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