Contrairement à Jean-Michel Decugis, qui a coécrit le livre, vous n’êtes pas originaire de Lunel, quel a été votre regard dans l’enquête ?
Mon rôle était d’avoir un regard extérieur qui consistait aussi parfois à dépassionner le débat et l’enquête. Je l’ai accompagné dans tous les entretiens qu’on a pu mener, sur place, grâce à son implantation locale qui nous a ouvert des portes que seul je n’aurais pas pu ouvrir. Ensuite, je me suis beaucoup occupé du volet judiciaire, sur l’enquête en tant que telle.
Lunel est-elle un cas particulier ou l’illustration de la faillite française en matière d’intégration ?
Lunel a concentré tous les maux que la France a pu connaître depuis les années 70. Une très mauvaise intégration, un taux de chômage hallucinant, une immigration à rebours. Ce que nous questionnons, c’est de savoir si Lunel ne va pas représenter l’ensemble de la France si nous n’avons pas de sursaut républicain, démocratique, si les élus locaux et nationaux ne prennent pas un peu leur part là-dedans. Lunel est vraiment un cas explosif, mais si on ne fait rien, si l’État ne se bouge pas un peu, on va avoir des petits Lunel un peu partout, c’est en tout cas notre point de vue. (…)
