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Libération dresse les portraits des quatre têtes de file des principales mouvances qui composent l’AfD.

Des hommes, d’âge moyen, blancs. Pour beaucoup, anciens de la CDU, le parti conservateur d’Angela Merkel. C’est ce qui frappe quand on voit défiler les photos des députés de l’Alternative für Deutschland (AfD) élus dimanche. Avec 94 sièges sur 709, c’est une entrée en force au Bundestag pour le jeune parti d’extrême droite qui n’avait jamais siégé au Parlement allemand.

Aujourd’hui proche du FN, avec ses penchants radicaux islamophobes et anti-immigrés l’AfD est pourtant née de l’initiative d’universitaires conservateurs. Leurs revendications à son lancement en 2013 : l’opposition à l’euro, puis le renforcement des valeurs familiales et chrétiennes qu’aurait abandonnées la CDU, devenue plus modérée.

Rapidement, les dirigeants du parti s’emparent du filon populiste qui s’avère payant dans toute l’Europe. Au moment de l’afflux massif de migrants à l’été 2015, sur le continent européen et surtout en Allemagne, l’AfD renforce son emprise politique autant dans les Länder de l’Ouest que dans ceux de l’ex-RDA.

Des groupuscules néonazis nostalgiques du national-socialisme flirtent avec les franges les plus radicales du parti, au point de le tirer toujours plus à droite. Seulement, cette rapide ascension se fait au prix d’un morcellement de la formation politique. L’élection de dimanche à peine passée, les fissures apparaissent dans cet agrégat d’hommes et de femmes politiques réunis autour d’une même motivation : la haine des étrangers. Portraits des quatre têtes de file des principales mouvances qui composent l’AfD.

Björn Höcke : les identitaires

«Nous sommes, les Allemands, le seul peuple à avoir implanté un mémorial de la honte au cœur de sa capitale.» Cette phrase, lancée par le député Björn Höcke lors d’un rassemblement à Dresde en janvier, a été saluée par son public mais pourrait lui coûter sa place au sein de l’AfD. Le quadragénaire faisait référence au Mémorial de la Shoah à Berlin. Alors leader du parti, Frauke Petry avait demandé son exclusion. Höcke est le principal représentant du courant national-identitaire de la formation d’extrême droite entrée au Bundestag. […]

Jörg Meuthen : les libéraux

Quand on lui demande si le FN est l’exemple de l’AfD au niveau européen Jörg Meuthen proteste vivement. Il reproche à l’extrême droite française «un manque de compétence économique». Auparavant proche des libéraux du FDP, ce professeur en sciences économiques représente l’aile libérale et eurosceptique de l’AfD. Ce courant, à l’origine de la création du parti en 2013, a perdu beaucoup d’influence depuis l’aggravation de la crise migratoire en 2015. Les cadres de l’AfD s’étaient alors retrouvés face à un choix : s’adapter à la rhétorique xénophobe ou partir. […]

Beatrix Von Storch : les chrétiens fondamentalistes

Voilà qui pose un personnage. Après la défaite de l’Allemagne face à la France en demi-finale de l’Euro 2016 de football, la vice-présidente de l’AfD, Beatrix von Storch, fustige une sélection germanique trop métissée. Ce soir-là, cinq joueurs issus de l’immigration ont pris part au match. Célèbre pour ses dérapages médiatiques, elle tweete : «Peut-être que la prochaine fois, on devrait faire jouer l’ÉQUIPE NATIONALE allemande.» […]

Alexander Gauland

Arborant sa cravate à motifs de chiens et sa veste en tweed inusable, Alexander Gauland a promis, dimanche soir devant une foule d’électeurs, de «pourchasser» le nouveau gouvernement allemand et Angela Merkel. Le porte-parole fédéral de l’AfD est aussi l’un de ses fondateurs. A 76 ans, il s’est imposé comme le représentant de la ligne nationale-conservatrice dure du parti. Pourtant, cet enfant d’Allemagne de l’Est a débuté sa carrière politique au sein de la CDU, en 1970.[…]

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