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Pour un collectif culturel et artistique, qui réunit Philippe Torreton, Abd Al Malik ou Jean-Michel Ribes, la culture constitue une « arme d’intégration massive » qu’il faut utiliser. Ils lancent un appel à créer un «passeport culturel» pour les migrants.

(Louis Veray, La Moissonneuse endormie.)

Les professionnels du monde de la culture sous-estiment leur pouvoir, ils ont un rôle majeur à jouer dans l’accueil des personnes migrantes et l’intégration des réfugiés. Il ne s’agit pas là seulement d’un devoir humaniste mais d’un constat de l’immense force symbolique et médiatique de nos métiers.

Agnès, de père français et de mère italienne, a 32 ans, un sourire lumineux, des petites lunettes et de jolis cheveux. Elle travaille dans une grande institution culturelle parisienne, après un double diplôme en psychologie et en histoire de l’art. Joseph a 28 ans, habite à Paris chez un ami… d’ami. Au Nigeria, qu’il a fui il y a six mois, il était infirmier.

Une fois par mois, Agnès, bénévole au sein d’une association, va au musée avec une bande d’amis, dont la majorité sont des personnes migrantes, en provenance d’Erythrée, d’Afghanistan, du Soudan… Joseph vient aussi une fois par mois. Pour Agnès, c’est trouver un moyen simple et jovial d’échanger avec ces étrangers dont on ne sait rien et qui lui sourient tous les matins, en bas de chez elle dans le 18e arrondissement de Paris. Un moyen aussi de voir des expos qu’elle n’aurait pas « la motivation » d’aller voir seule, si ce n’était pour traduire ou expliquer à ce public particulier – étrangers mais pas touristes – le propos des guides. Joseph, lui, aime bien la sculpture, l’histoire de France qu’il découvre, par les expositions. Il aime bien Agnès, aussi.

La culture désarme, enrichit, donne confiance, outrepasse la question de la langue, restaure l’estime de soi et de sa propre culture, suscite le désir. Nous le savons mais nous ne nous en servons pas assez. Plus que tout, le rapport à la culture facilite la rencontre : celui qui vous demande conseil dans une bibliothèque est forcément bien intentionné ; tous les musiciens du monde vous diront qu’avec une guitare sur le dos, ils sont bien accueillis. […]

Le Monde

Merci à Pythéas

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