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Au côté des « brouteurs »  burkinabè qui arnaquent les Occidentales en se faisant passer pour des Blancs

En 2002, c’est la crise au Burkina Faso, après plusieurs années de soubresauts violents : une partie de la jeunesse sacrifiée cherche à oublier l’extrême pauvreté dans la quête vaniteuse du luxe, sous l’influence du mouvement du « coupé-décalé » créé par l’Ivoirien Douk Saga. Or, pour vivre dans l’opulence, il faut de l’argent, beaucoup d’argent – rapidement et facilement. Et certains apparaissent vite plus doués que d’autres pour s’en faire.

Ils se font appeler Rolex ou Bourgeois et font partie d’un de ces réseaux d’arnaqueurs qui vendent de l’amour illusoire aux Européennes sur Internet. Un « Je t’aime » se monnaye parfois 300, 500, jusqu’à 10 000 euros. Entre logiciels qui modifient les voix, fausses photos et comptes trafiqués, ils créent des profils d’hommes blancs, encaissent l’argent et dépensent immédiatement dans l’alcool, les fêtes, les bagnoles.

Selon certains, ces jeunes hommes se vengeraient de ce que l’on appelle « la dette coloniale » en arnaquant des Occidentales. Joël Akafou réfute cette explication. Ce jeune réalisateur originaire de Côté d’Ivoire a bouleversé l’existence de plusieurs « brouteurs » , aujourd’hui rangés. Vivant entre Abidjan et Ouagadougou, il raconte cette expérience dans Vivre riche, présenté aux États généraux du film documentaire, à Lussas. C’est là-bas qu’on l’a rencontré.

(…) Vice

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