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Pour séduire dans les quartiers populaires, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon compte sur la méthode Alinsky. Explications.

La méthode Alinsky, le « tissage des colères », permettra-t-elle à la France insoumise de regagner les quartiers populaires ? Mise à l’honneur lors du premier jour des « Amphis d’été » du mouvement de Jean-Luc Mélenchon à Marseille (Bouches-du-Rhône), cette théorie née aux Etats-Unis dans les années 1930 pourrait devenir un des principaux outils de terrains des Insoumis.

Mélenchon et ses lieutenants en sont persuadés : la conquête du pouvoir ne se fera pas sans la reconquête des quartiers populaires. Et ce sera bien « un axe majeur » pour le mouvement, confiait récemment Martine Billard, une de ses porte-paroles. Souvent éloignées de la politique, très fortement abstentionnistes aux élections, les couches de la population les plus fragiles socialement désertent le terrain politique. L’idée : les y ramener progressivement en les incluant dans des « petits combats » de proximité.
Agréger les « colères »

« On doit essayer des choses qui ne sont pas dans les habitudes politiques, surtout dans une période longue sans élection », explique Leïla Chaibi. Cette militante, qui a été une des co-organisatrices du mouvement Nuit debout, et candidate aux législatives pour LFI à Paris, a organisé à Marseille un atelier et une conférence sur la méthode Alinsky, inspirée par Saul Alinsky, un sociologue américain au début du XXe siècle. Le cœur de sa théorie : il est possible de remobiliser les gens dans des zones populaires en agrégeant leurs « colères » ou motifs de mécontentement, afin de les encourager à s’organiser pour agir ensemble. « Il a théorisé la façon de mobiliser les gens hors du cadre des partis », commente Leïla Chaibi. La situation peut être celle, dans un quartier, de locataires en colère contre leur bailleur, qui vont être incités à se regrouper pour mener une lutte contre cette « institution ».

(…) Le Parisien

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