Fdesouche

23/08/2017


Des tentes ont été installées pour quelques semaines dans un centre sportif du 15e arrondissement de Paris afin d’éviter que les migrants ne s’installent durablement dans les rues autour du centre d’accueil de La Chapelle.


20/08/2017


Gardé comme une forteresse. Infranchissable comme un bunker. Avec un car de police devant 24 heures sur 24. Des vigiles dedans et dehors. Et à l’intérieur, 450 migrants. Uniquement des hommes, origine:  Afghanistan, Soudan, Érythrée, moyenne d’age 30 ans, le visage fermé. Bienvenue au nouveau camp de migrants de la porte de Versailles (XVe) installé sur un campus universitaire sportif pour quinze jours.

«Nous avons vingt tentes, précise Nicolas Hue, responsable de ce site réquisitionné par l’État, assistant opérationnel Aurore, l’association en charge. Elle accueillent chacune dix lits, soit 200 ainsi que deux gymnases de 300 lits».

Le montage du camp s’est fait dans le plus grand secret… «En même temps, recadre un élu sous couvert d’anonymat, si la population avait été informée, on aurait eu Jean-François Lamour qui aurait dégainé son sabre pour barrer la route aux migrants avec Goujon, le maire et les opposants qui se seraient enchaînés aux grilles !».

Ce samedi, la bronca est retombée… Hubert Martinez, adjoint de Philippe Goujon, chargé de la tranquillité publique se disait «rassuré par la présence policière». Le campus est tranquille. Sur la piste d’athlétisme, deux jeunes migrants jouent au foot avec un ballon de plage… Entre les tentes, autour d’une table, un petit groupe tape le carton. Du côté des latrines, d’autres lavent leur linge. Les bornes de charge téléphone sont toutes surbookées par les smartphones de marque chinoise – «le truc un peu sacré, essentiel, précise Nicolas Hue, qui les maintient connectés au monde et surtout aux leurs». Dans les deux gymnases – un horizon de lits de camps, beaucoup dorment, épuisés par leur long périple…

C’est dans une tente bleue le long de la piste d’athlétisme, centre névralgique du camp, transformée en bureau d’État civil – où une bagarre a éclaté ce vendredi soir, «vite recadrée», insiste un vigile […] Les agents d’Aurore y reçoivent chaque migrant, le photographient et lui établissent un laisser-passer où figure le nom qu’ils donnent ainsi que la tente où ils dorment. C’est le sésame pour pouvoir sortir du camp. Pas question de recueillir d’autres migrants…

Un espoir dans ce climat tendu, à la sortie, Julien, étudiant en master de droit social, 21 ans, passe une tête. «Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais j’ai acheté un pack d’eau et des fruits. La mentalité de certaines personnes me désole. Ces migrants n’ont pas choisi leur situation. On est en France, pays des droits de l’homme. On doit les accueillir avec dignité.»

François Ravier, secrétaire général de la préfecture de région répond aux questions du Parisien:

Les délais seront-ils respectés ?

«  Oui. Nous libérerons les 18 gymnases d’Ile-de-France et équipements à temps. Rue Lacretelle, on n’ira même pas au bout des quinze jours prévus.

Le XVe, Neuilly, Versailles sont concernés. Est-ce délibéré ?

Nous essayons d’assurer une rotation. Ne pas imposer les opérations d’hébergement aux mêmes communes. Dans 95 % des cas, les réquisitions sont faites avec les maires. A Paris, Daumesnil (XIIe) a été beaucoup sollicité. Même chose pour Cergy dans le Val-d’Oise. Il y a des maires plus bénévoles que d’autres.

C’est la 35e évacuation en deux ans. Un puits sans fond ?

Cette opération est différente. Avant, on procédait à une mise à l’abri puis orientation. Là, on réalise mise à l’abri, examen de situation administrative et ensuite orientation. A partir de lundi, tous les cas vont être examinés par l’administration. Nous allons consulter la base Eurodac. Ce qui nous permettra notamment de distinguer les migrants qui ont déjà fait une demande d’asile dans un autre pays Européen. Et donc d’organiser une réadmission dans le pays. Cela pourrait concerner jusqu’à 40 % des cas.

Combien coûte l’opération ?

Nous disposons d’un budget de 20 à 22 euros par migrant et par jour, cela englobe tous les coûts : hébergement, nourriture, location des bus. C’est une dépense de solidarité nationale sur le budget d’hébergement d’urgence. »

Le Parisien

Fdesouche sur les réseaux sociaux