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(…)Dans les banlieues, terres de mission, les évangéliques disent engranger les conversions.

« Chez les protestants évangéliques, dès qu’on est baptisé, on doit à son tour convertir », souligne le sociologue des religions Jean-Paul Willaime. Aujourd’hui, l’évangélisation se fait davantage par le biais d’actions sociales et humanitaires (boutique de commerce équitable, soutien scolaire, alphabétisation, lutte contre la drogue et l’alcoolisme…), et par les réseaux personnels : voisins, amis, famille. Sans oublier une recette à succès, empruntée aux catholiques charismatiques : la multiplication des cultes du soir, rapides et festifs, à destination des jeunes actifs.

Car évangéliser l’Hexagone reste une priorité. En commençant par… les musulmans. Un sujet délicat, mais un projet explicite. Les quartiers populaires et les banlieues sont clairement identifiés comme des terres de mission. « Mais il ne faut pas les brusquer, avance-t-on au CNEF, dont la prochaine assemblée générale, à la fin du mois, sera consacrée, pour la première fois, à l’islam. Il faut avancer avec prudence. »(…)

Prudence aussi pour ceux qui ont déjà franchi le pas. Les musulmans convertis au protestantisme évangélique se font souvent discrets. A l’église franco-kabyle de Pantin, en Seine-Saint-Denis, les fidèles préfèrent l’anonymat. « Pour éviter les ennuis avec leur entourage, beaucoup se convertissent en cachette », affirme le pasteur Belkacem Guermouche, qui a également monté un groupe de musique baptisé Alleluia North Africa (ANA). Ce qui ne les empêche pas de participer aux quelques sorties organisées par l’église sur les marchés fréquentés par la communauté musulmane ou aux événements interreligieux. Sabrina, 40 ans, convertie il y a plus de dix ans, veut aller plus loin : « Nous sommes en train de constituer des équipes, notamment avec une association de femmes, susceptibles d’intervenir auprès des “cas sociaux” notamment. »(…)

Personne cependant ne se risque à donner des chiffres concernant le nombre de musulmans convertis au protestantisme évangélique. « Ce n’est pas le moment de narguer l’islam, cela pourrait être pris pour une provocation, explique un pasteur. Personne ne veut porter la responsabilité de déchaîner les extrêmes, d’un côté comme de l’autre. »

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Le Monde

Merci à valdorf

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