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Après le « changement » durant la campagne de François Hollande en 2012, c’est le « renouvellement » qui est revendiqué par les équipes de La République en marche. Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, analyse ce glissement sémantique et ce qu’il traduit de l’état actuel de la politique française.

(Les 8 candidats En Marche du Val-de-Marne : un conseiller ministériel, une chercheuse, un député, une avocate, un consultant, une cheffe de projet digital, un financier, une consultante en immobilier)

L’élection à la présidence de la République de M. Emmanuel Macron est censée ouvrir une nouvelle ère de la vie politique française. […]

Renouvellement de façade ou véritable renouveau? Au-delà de ce chamboulement des visages, qu’est-ce qui change vraiment? La caractéristique majeure de la vie politique française depuis plusieurs décennies, est son éloignement croissant de la réalité quotidienne des Français. L’actualité a été envahie par les psychodrames (DSK, Cahuzac, livres sulfureux autour de la présidence), les polémiques stériles (Léonarda, déchéance), la communication à outrance, l’ivresse des solennités, le grand spectacle permanent. La dérive vers la personnalisation médiatique du pouvoir, autour de l’ivresse de soi et de l’obsession d’éterniser une «trace dans l’histoire», a atteint des proportions vertigineuses. L’émotionnel et le sensationnel, le culte de la personnalité n’ont cessé d’écraser la politique au sens noble du terme, le gouvernement des réalités en faveur du bien commun. […]

La cérémonie du Louvre ne manifeste pas, a priori, une volonté de dépersonnalisation du pouvoir et de retour à la modestie et au désintéressement. […] Cette spectaculaire mise en scène, présentée comme emblématique du renouvellement, serait-elle le paravent d’une manœuvre visant à faire émerger une Assemblée soumise? La fuite de la vie politique dans les limbes, entre rêve et cauchemar, se poursuit ou s’accélère.

Où sont passés les grands sujets de préoccupation des Français: la sécurité et l’autorité de l’Etat ; la détresse des cités sensibles ; la maîtrise des frontières, le chômage qui frappe 5,5 millions de personnes ; la guerre contre le terrorisme dans un pays ensanglanté? Plus personne n’en parle.

[…]

Le Figaro

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