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Des archéologues explorent un vaste site bouddhiste d’Afghanistan qui sera bientôt détruit par l’industrie minière.

Quartier Montparnas­se à Paris, chez Iconem, start-up spécialisée dans le patrimoine en péril, quatre jeunes ingénieurs sont au travail dans un silence religieux. Yves Ubelmann, le fondateur et patron, revenu de Kaboul (Afghanistan), est tout à son affaire devant un écran géant sur lequel défilent des images à couper le souffle d’un chaos de montagnes pelées couleur sable, sur lequel rien ne pousse. Ces photos ont été prises avec différentes techniques – avec un drone, au scanner laser, à la perche et au ras du sol –, à 40 kilomètres au sud de la capitale afghane, dans la province du Logar. A cet endroit, les sommets sont couronnés par les ruines des monastères bouddhistes de Mes Aynak, littéralement « Cuivre et source d’eau » (Ier siècle av. J.-C. – VIIe siècle apr. J.-C.).

Un drone explore le site archéologique de Mes… par Futura-Sciences

De ces vestiges, bientôt, il ne restera rien. Les moines s’étaient installés sur un trésor : probablement la deuxième réserve mondiale de cuivre, dont l’exploitation a été confiée à la Chine par les Afghans. « D’un montant global de 8 milliards de dollars, le contrat a été remporté en 2007 par la compagnie chinoise China Metallurgical Corporation, écrit le 5 août 2009 Frédéric Bobin, correspondant du Monde. Il confirme les ambitions mondiales de Pékin visant à sécuriser à travers la planète les approvisionnements en matières premières nécessaires à sa croissante galopante. » Déjà, à cette date, Roland Besenval, directeur de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), mort en 2014, s’alarmait : «Le site bouddhique d’Aynak est emblématique », son démantèlement constituerait une perte équivalente « à la destruction des bouddhas de Bamiyan» par les talibans en 2001. […]

Le Monde

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