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Dans un entretien au « Monde », le sociologue Edgar Morin estime qu’il faut dépasser l’opposition stérile entre mondialisme et nationalisme. Il analyse cette élection qui sera, quel que soit le résultat, un «saut dans l’inconnu».

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Une droite qui n’appelle pas clairement à voter Macron, une gauche mélenchoniste qui tergiverse… Pourquoi le front républicain est-il si effrité ? Et les républicains de gauche et de droite devraient-ils être davantage mobilisés ?

Le front républicain a pu se composer quand le Front national (FN) apparaissait comme une menace fasciste. Pour une partie des « insoumis », Macron symbolise le capitalisme et le pro-américanisme.

Plus largement, le nouveau visage du FN, son intégration dans le jeu politique, ont cessé de l’identifier au fascisme. Les sentiments anti-européens, anti-américains, antimondialistes se sont accrus dans différents secteurs de gauche et de droite et ils hypothèquent le grand ralliement à Macron. Il est possible qu’un double refus renforce fortement l’abstentionnisme. Concluons : l’antilepenisme n’est plus assez fort pour constituer un front républicain. […]

La force de Marine Le Pen est d’allier l’extrême nationalisme de droite en progrès à un populisme social qui attire une partie déjà importante des classes travailleuses. […]

L’union des Français à laquelle aspire Macron nécessite la prise de conscience de la réalité multiculturelle de notre nation, composée d’abord de cultures provinciales issues de peuples hétérogènes au départ, ensuite de cultures d’origine immigrée se symbiotisant dans la grande culture nationale. Il faudrait inscrire dans la Constitution « la France est une République une et multiculturelle ». […]

Le Monde

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