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Un procureur avait demandé l’expulsion d’un Somalien qui avait caressé les fesses et la poitrine d’une Vaudoise abordée dans la rue. Une juge lausannoise lui a accordé un sursis.

Hassan* est arrivé au Palais de Justice lausannois de Montbenon menotté aux pieds et aux mains, hier après-midi. Il en est ressorti en homme libre. Après quatre mois passés derrière les barreaux, à titre préventif. Lors du renvoi du dossier au tribunal, le procureur Éric Reynaud avait pourtant requis une sanction de 6 mois de prison, et surtout l’expulsion du requérant d’asile somalien (26 ans) vers son pays d’origine pour une durée de 12 ans, une fois sa peine purgée.

En cause: avoir caressé avec insistance les fesses et la poitrine d’une jeune femme de Renens (VD), après l’avoir suivie depuis le passage sous-voie de la gare CFF sur près de 600 mètres, lors d’une fraîche soirée de décembre, entre 23 h et minuit. «Je suis parvenue à le repousser une fois, mais je n’ai pas réussi à le dégager quand il m’a attrapée de nouveau par la taille», a déclaré la Vaudoise, qui a suivi des cours de self-défense depuis l’agression et qui ne sort plus le soir sans se munir d’un spray au poivre. «J’ai eu le réflexe de hurler; je ne pense pas que beaucoup de femmes l’auraient fait à ma place», a précisé la victime, avant de fondre en sanglots.

«Pardonne-moi, s’il vous plaît, je ne voulais pas te faire de mal, j’étais stressé et confus… La prochaine fois il ne se passera rien», a lancé Hassan, décontracté dans ses baskets brunes, ses jeans et son T-shirt. Né hors mariage dans une bourgade des environs de Mogadiscio, le Somalien passera toute son enfance – difficile car il était battu – dans le micro-État voisin de Djibouti et apprendra sur le tas le métier d’électricien. Devenu père à 20 ans et aveugle d’un œil, Hassan aurait continué de faire l’objet de maltraitances en raison de son statut d’adopté. C’est en tout cas le principal motif de sa demande d’asile déposée à son arrivée en Suisse en mai dernier. «C’est un Calimero, pas un mauvais bougre; l’archétype de la misère affective et existentielle», a plaidé son avocat Me Christian Favre. «Il ne voulait pas d’une relation sexuelle facile voire brutale avec une femme, mais draguer, nouer une relation humaine», a estimé l’homme de loi lausannois, balayant l’accusation de contrainte sexuelle. Laquelle aurait été synonyme d’une expulsion automatique vers la Somalie.

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Le Matin

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