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Dans un livre aussi stimulant que contesté, le journaliste britannique David Goodhart reproche aux électeurs diplômés, mobiles et progressistes leur mépris pour l’autre moitié de la population.

L’enterrement du clivage gauche-droite est déjà programmé par certains commentateurs en cas de second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen le 7 mai. Comment baptiser celui qui viendrait s’y substituer? Ouvert contre fermé, proposent les uns. Gagnants contre perdants de la mondialisation, suggèrent les autres. Moins d’un an après le référendum qui a ébranlé son pays, le journaliste britannique David Goodhart formule une autre distinction dans The Road to Somewhere. The Populist Revolt and the Future of Politics, tout juste paru outre-Manche: «Les gens qui voient le monde de n’importe où et ceux qui voient le monde de quelque part.»

Anywhere contre Somewhere, deux blocs aux frontières encore instables. Les électeurs les plus diplômés (un chercheur britannique, Vernon Bogdanor, parle de exam-passing classes), mobiles géographiquement et «progressistes» sociétalement, et des électeurs davantage attachés à leur communauté d’origine et aux valeurs traditionnelles (famille, nation), sans forcément rejeter toute évolution de la société. Le financier londonien ou l’étudiant d’Oxbridge contre «le fermier écossais, l’ouvrier du Nord-Est, la femme au foyer des Cornouailles». Les uns ont une identité «acquise», les autres une identité «imposée»; les uns se regroupent en une communauté d’intérêts, les autres en une communauté d’identité.

(…) Slate.fr

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