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Un couple de marchands de sommeil vient d’être condamné à 18 mois et 12 mois de prison ferme avec à la clé la confiscation de l’un des deux pavillons indignes situés à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Le tribunal de Bobigny a une nouvelle fois infligé une peine de prison ferme à ces loueurs peu scrupuleux. En décembre 2015, ils avaient déjà écopé de prison avec sursis.

Le couple a dû s’expliquer, une fois n’est pas coutume, devant leurs locataires. En effet, deux des occupants de ces taudis s’étaient portés partie civile. La démarche n’est pas anodine car la plupart d’entre eux étaient en situation irrégulière et issus de la communauté pakistanaise, comme leurs propriétaires. L’une des victimes recevra 7 000 € au titre de son préjudice matériel, assortis de 1000 € pour préjudice moral. La Ville d’Aubervilliers, elle aussi partie civile, voit son préjudice moral reconnu mais aussi elle percevra un dédommagement pour préjudice d’image. C’est la seconde fois que la municipalité revendique ce droit. «Ceux qui pensent qu’on peut faire ce que l’on veut et en toute impunité à Aubervilliers se trompent», se félicite Meriem Derkaoui, maire (PCF), qui salue aussi «une décision d’une grande humanité». «Ces personnes en cours de régularisation ont été reconnues comme victimes. Ils n’ont pas à être traités comme des animaux. Tous les habitants doivent avoir les mêmes droits».

Les propriétaires, par ailleurs gérant d’une boutique d’alimentation, louaient à prix fort leurs pavillons : 600 euros pour un deux-pièces. Les habitations étaient suroccupées de la cave aux combles en passant par le garage. L’un des logements, situé au 19, rue Paul-Verlaine, avait même été frappé de plusieurs arrêtés d’insalubrité et de péril. Les services d’hygiène et d’urbanisme de la mairie qui avaient donné l’alerte ont indiqué que les bâtiments étaient dépourvus d’eau chaude, d’aération, de rats et de punaises.

Pour récupérer les loyers, les épiciers n’avaient pas hésité à recourir à des gros bras. À l’automne 2016, ils étaient venus accompagnés de faux policiers qui avaient vandalisé les logements. […]

Le Parisien

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