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Dans une tribune au « Monde », l’imam de Bordeaux constate que les candidats ont multiplié les “confusions sémantiques” sur l’islam lors du débat télévisé du 20 mars.

“Les musulmans de la troisième génération sont en fait franco-français. L’intégration a fait son effet. Le problème est avant tout social.”

En tant que citoyen qui s’intéresse à la chose publique et politique, je regarde avec intérêt le déroulement de cette campagne électorale très particulière dans l’histoire de la Ve République. […]

Je ne retiendrai ici que ce qui tourne autour de la laïcité, de l’islam, du terrorisme et de l’immigration.

Dans ces domaines, rien de nouveau n’a été dit. L’approche générale était assez modérée, certes, loin de toute stigmatisation, mais l’ensemble a révélé une confusion sémantique qui cache un manque de maîtrise du fait musulman dans toutes ses expressions multiformes, notamment les plus extrêmes et les plus violentes.

Parmi les solutions curieuses avancées pour combattre la radicalisation : la dissolution du salafisme et des Frères musulmans. C’est faire montre d’un mépris du droit français, d’une part, et d’une méconnaissance de ces mouvements, d’autre part. […]

je reste relativement optimiste, même dans ces périodes très tendues. En fait, les musulmans sont en voie d’acculturation, c’est juste une question de temps. L’assimilation est d’ores et déjà bien réelle. La délinquance qui bascule parfois dans le terrorisme n’est qu’un accident de l’Histoire. Absolument pas la règle. Avoir sur cette question, comme sur les autres d’ailleurs, une vision dépressive ne résout aucunement le problème. Il faut être optimiste, et il y a des raisons de l’être. […]

Bien évidemment, on n’est pas obligé d’être sympathisant de l’islam ni d’accord avec ses pratiques tant que cela ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. Mais si, à chaque fois que l’on n’est pas d’accord avec une pratique de l’islam, on doit l’interdire, ce serait l’existence même du musulman dans l’espace public qui serait interdite, car tout ce que celui-ci ferait serait forcément islamique et donc considéré comme un signe religieux ostentatoire, parce que visible.

La laïcité n’est pas une autre religion, une religion de plus qui imposerait des dogmes aux citoyens – comment s’habiller, quel régime alimentaire adopter, etc. Il ne faudrait pas que le terrorisme soit un alibi pour transformer la laïcité en machine de guerre contre des musulmans alors qu’ils vivent leur religion paisiblement. […]

Le Monde

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