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Extrait de l’article complet à lire sur Le Monde

Un jour, celui qu’on appelle « le préfet des Syriens » a ajouté une famille de Soudanais en Israël à sa liste de migrants à réinstaller en France. Portrait d’un militant de l’asile.

Ne cherchez pas à Paris celui qu’on appelle « le préfet des Syriens ». Son temps, il le passe à sillonner la France. Toujours flanqué d’un stagiaire de Sciences-Po, ce préfet sans territoire a des milliers de kilomètres au compteur sur les routes départementales et des centaines d’étapes en région, depuis qu’en mars 2015 il s’est vu confier l’accueil en France des réfugiés syriens et irakiens. Début mars, il termine sa 80e mission en région et affiche 54 départements visités.

Chaque jour, le préfet fait dans la dentelle pour ajuster offres et demandes. Dans ses carnets, il tient une liste de propositions de logements qu’il tente de les faire correspondre au mieux avec la liste des familles en souffrance dans ces pays qui ploient sous les centaines de milliers de réfugiés.

Son credo est simple : « Il faut réveiller cette France fraternelle et accueillante qui n’ose pas toujours s’exprimer. » L’ancien conseiller de Jacques Chirac,

Service après-vente irréprochable

C’est d’ailleurs ce qu’il fait depuis deux ans et ce qui lui permet de disposer aujourd’hui de plus de propositions de logements qu’il n’a de familles à loger. Car partout où il est passé, il a su convaincre par-delà les clivages politiques et prouver par l’exemple qu’un accueil bien mené ne posait jamais problème.

« L’accueil marche s’il est fait sans tapage »

D’un coup de patte précis, il sait tacler l’opérateur qui « oublie » de meubler un appartement (alors que l’Etat lui a versé des subsides pour cela), la préfecture qui complique les arrivées ou les cours de français qui tardent à s’organiser – même si avant chaque nouvelle installation, il s’assure de la volonté municipale, de la qualité du logement et de l’équipe de bénévoles qui organise l’accompagnement, le grain de sable pouvant toujours enrayer la machine. « L’accueil marche s’il est fait sans tapage, avec une précision presque chirurgicale, répète celui qui croit que la fraternité française ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

Pas que des Syriens et Irakiens

L’OFPRA travaille en effet en amont de M. Brot pour alimenter le flux de réfugiés bénéficiant de la protection de la France. « Nous organisons des missions au Liban, en Jordanie, en Égypte ou en Turquie afin d’entendre les familles trop souffrantes pour rester dans ces pays, explique Pascal Brice. Si le plus grand nombre des réinstallés par M. Brot sont Syriens, cette nationalité n’est pas exclusive ». Après que ces populations ont été estimées éligibles à l’asile, c’est le tour de la DGEF d’intervenir pour octroyer les visas qui permettent la venue en France.

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