Fdesouche

Tatiana Kastoueva-Jean, directrice du centre Russie-NEI de l’Institut français des relations internationales, décrypte pour franceinfo les relations franco-russes et l’intérêt de privilégier un rapprochement avec le pays dirigé par Vladimir Poutine.

Pourquoi la Russie s’intéresse-t-elle particulièrement à la France ? Et à l’Europe, méfiante depuis l’épisode ukrainien ?

Concernant la France, la Russie souhaite qu’elle revienne à son “héritage gaullien” : une politique extérieure indépendante qu’elle a pu mener entre le camp occidental et l’URSS. Or, la Russie est beaucoup plus à l’aise dans les relations bilatérales de pays à pays plutôt que dans les rapports avec l’Union européenne, dont la “politique russe”, est, selon Moscou, trop marquée par des pays comme la Pologne ou les pays baltes. Ou encore avec l’Otan.

L’ensemble européen reste très important. L’UE est le premier partenaire économique et commercial de la Russie. De plus, le pays est dépendant de sa rente énergétique et des ressources que lui procure l’exportation de ses matières premières et de ses hydrocarbures. Le partenaire principal pour la Russie, c’est toujours l’Union européenne. Enfin, la sécurité européenne préoccupe les Russes au plus haut point. Ils souhaiteraient beaucoup plus participer à son architecture.

Comment les Russes voient-ils l’élection présidentielle française ? Où situent-ils leurs intérêts ? 

Quand vous regardez dans les archives et les mémoires, vous constatez que les Russes ont toujours marqué une préférence pour la droite, jugée plus pragmatique, plus proche des milieux économiques. Tandis que la gauche accentue beaucoup plus les droits de l’homme, l’état de la démocratie dans le pays, etc. Aujourd’hui, il y a encore un peu cette idée à Moscou. Quand vous regardez même les candidats qui se sont exprimés dans un sens “pro-russe”, un candidat de gauche comme Mélenchon ne suscite pas du tout de ferveur à Moscou. Leur préférence va clairement vers des candidats de droite comme Le Pen et Fillon. Macron est perçu comme un challenger potentiel pour les deux favoris dont on ne sait pas trop quoi attendre, il n’a pas vraiment formulé une position claire sur la Russie.

[…]

FranceTVinfo

Merci à Charly

Fdesouche sur les réseaux sociaux