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A Berlin, la victoire de Marine Le Pen en France n’est plus considérée comme un scénario de politique fiction, mais comme une réelle hypothèse à laquelle il faut se préparer. Pour l’institut Ifo, si Marine Le Pen l’emportait, il faudrait introduire un contrôle des flux de capitaux.

« François Fillon est dans un tunnel, regrette un chrétien-démocrate. On a le sentiment qu’Emmanuel Macron est la dernière cartouche pour la République ».

«On ne me demande plus si elle a une chance d’être élue, mais ce qu’elle fera si elle est élue», confie un diplomate. Le gouvernement allemand n’a pas vu venir le Brexit ni la victoire de Donald Trump. Cette fois-ci, l’enjeu est trop important pour être ignoré . Officiellement, personne n’en parle. Mot d’ordre : pas de vague avant le 7 mai. Mais, en coulisse, tout est fait pour prévenir le risque.

Selon le quotidien « Die Welt », Angela Merkel, qui a reçu mercredi Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, puis Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, veut précisément éviter une discussion sur l’austérité en Grèce pour ne pas envenimer le débat. «Pour l’Europe, la question est la suivante : la Grèce est-elle un cas unique ou un précédent ?, explique Clemens Fuest, président de l’institut de conjoncture Ifo. La politique aimerait éviter une grosse crise.»

Les responsables allemands suivent les sondages français au quotidien. S’ils tablent au deuxième tour sur un sursaut républicain, comme après les élections régionales, et jugent la victoire du FN comme peu probable, ils voient un risque résiduel. […]

Clemens Fuest pense qu’il faut se préparer maintenant. « Si Marine Le Pen est élue, nous aurons immédiatement une fuite de capitaux d’Europe du Sud vers l’Allemagne, souligne aux « Echos » le président de l’Ifo. Nous devrons réagir vite et introduire un contrôle des flux de capitaux. Il faudra regarder comment les marchés réagissent le lundi suivant l’élection. S’ils réagissent fortement, nous devrons agir.» Le risque d’une fuite de capitaux est double, dit-il : celle-ci assèche les liquidités des banques du pays d’origine et impose des créances gigantesques au pays de destination.[…]

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/elections/marine-le-pen/0211825691601-le-scenario-dune-victoire-du-front-national-effraie-les-allemands-2067312.php#oMoCt3B1owf6PLeC.99


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