Les échauffourées consécutives au viol présumé de Théo à Aulnay-sous-Bois prennent un tour de plus en plus radical. Les autorités se mobilisent pour empêcher qu’elles ne dépassent les frontières de la Seine-Saint-Denis.
[…] Samedi, en fin d’après-midi, à Bobigny, un rassemblement sous les fenêtres du palais de justice a viré à la guérilla urbaine. De multiples incidents ont aussi été relevés un peu partout dans le département, justifiant 37 interpellations au total. Il y a eu d’autres dans le 93 depuis bientôt plus d’une semaine. «Rien qu’à Bobigny, les unités de forces mobiles engagées samedi soir ont dû tirer plus de 100 grenades lacrymogènes pour faire reculer les assaillants!», révèle un gradé des CRS. […]Dans les mots d’ordre des manifestants, le parallèle est établi entre cette affaire et le sort des deux jeunes de Clichy-sous-Bois, Zyed et Bouna, dont la mort, dans un transformateur électrique après une course-poursuite avec la police, le 27 octobre 2005, avait conduit aux émeutes, obligeant l’État à décréter un couvre-feu. […] Les forces mobiles, très mobilisées sur les frontières, de Calais à Menton, n’ont pas le don d’ubiquité et il ne faudrait pas que les banlieues s’embrasent. […]
Pour l’heure, les échauffourées où s’illustrent les bandes restent circonscrites au 93: Aulnay, Bobigny, Tremblay-en-France, Le Blanc-Mesnil, Stains, Neuilly-sur-Marne. Mais un préfet le dit: «Le risque de contagion ne saurait être négligé.» D’autant que la liste des grandes villes françaises où se déroulent des manifestations s’allonge: Nantes, Rennes, Bordeaux, Rouen, Toulouse, Marseille, avec souvent des débordements à la clé. À Paris, vendredi soir, 150 manifestants mobilisés via les réseaux sociaux par des mouvements d’extrême gauche s’étaient rassemblés aux Halles, dans une ambiance très tendue. Le centre commercial avait été plongé dans un nuage de gaz lacrymogène. […]