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Après avoir reçu des menaces, une troupe de théâtre d’Edmonton a décidé d’annuler, plus tôt cette semaine, sa représentation de la pièce Othello. Au cœur de la discorde: le rôle principal avait été confié non pas à un homme issu d’une minorité visible, mais à une femme blanche. Un choix judicieux?

Le Théâtre Walterdale rêvait de présenter une pièce vieille de 400 ans « dans un monde post-apocalyptique » où l’on mettrait l’accent « sur la bataille des sexes ». Dans des mots plus simples, on pourrait aussi dire que la troupe voulait « revisiter un classique ». Jusque-là, il n’y a rien de si extraordinaire.

Le hic, c’est que le classique en question, c’est Othello de Shakespeare, une pièce où la notion de race est omniprésente. C’est l’histoire d’un esclave affranchi, d’un homme qu’on traite de « vieux bélier noir / qui grimpe [une] brebis blanche », sa femme.

Même si certains croient qu’Othello était en fait plus arabe que noir, le personnage était très différent des autres et c’est ultimement à cause de son héritage africain qu’il a été manipulé et qu’il a commencé sa descente aux enfers.

[…] La troupe amateur écrit seulement dans un communiqué qu’elle voulait « renverser les structures de pouvoir traditionnelles » et qu’elle « s’excuse d’avoir offensé des gens ». […] Même si Othello est un personnage d’origine africaine, il a longtemps été joué par des acteurs blancs qui se peignaient le visage. Il faut vraiment attendre au 20e siècle pour que le personnage soit interprété par des acteurs issus de minorités visibles.

Au contraire, Amanda Kellock n’avait pas l’impression qu’elle « enlevait quelque chose aux hommes blancs » en offrant une représentation entièrement féminine de Jules César. L’autre enjeu qui a été soulevé avec l’annulation de la pièce à Edmonton, c’est le peu de rôles intéressants offerts aux acteurs de couleur. {…]

Radio Canada

Merci à Padamalgam Fopastigmatizé

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