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Témoignage des petites sœurs de l’hôpital de Saint Joseph de l’Apparition à Alep qui accueillent de nombreux blessés.

La neige recouvre la ville d’Alep étonnement calme depuis que l’armée syrienne a repris la majorité des quartiers rebelles, quelques jours plus tôt. L’évacuation des derniers combattants armés continue à se négocier tandis que les civils sont déplacés dans un village voisin en attendant de pouvoir, comme tous ceux qui avaient quitté les quartiers est au début de la guerre, retrouver leurs maisons bien souvent détruites. […]

Les aléas de cette guerre bien trop longue n’empêche pas les sœurs de déborder d’énergie, a fortiori depuis quelques jours.

« Vous parlez de chute, mais nous parlons de libération ! », entame sœur Archangella, une italienne qui a adopté le pays il y a de nombreuses années.

Le sourire sur le visage des sœurs ressemble à celui qui se dessine sur ceux de tant d’Aleppins : la ville n’a pas reçu un seul obus depuis presqu’une semaine entière, la première fois depuis quatre ans ! «Évidemment que c’est une libération pour nous de savoir que ces islamistes armés sont partis, comment pourrait-on appeler cela autrement ?»

Comme tant d’autres, les sœurs comprennent mal le discours tenu en Occident, même si elles sont les premières à exprimer leur compassion pour les civils de «l’autre côté». Dans les chambres de leurs hôpitaux, certains s’y trouvent d’ailleurs. […]

Lorsque l’on évoque cette «rébellion» que l’Occident a souvent associée à «la liberté», l’oncle d’un blessé coupe court : «Ce sont des sauvages islamistes et nous n’en voulons pas ».

Les bombardements russes et syriens ont fait des victimes, et provoqué de nombreuses destructions. Les Aleppins, si légitimement fiers de la beauté de leur ville, sont les premiers à pleurer en retournant dans les quartiers récemment « libérés » selon leurs mots, et méconnaissables. Mais ces bombardements étaient pour eux, aujourd’hui à l’Ouest, une malheureuse nécessité. « Honnêtement, plus le temps passait et plus nous étions effrayés de voir ces terroristes toujours plus nombreux nous bombarder. Bien sûr que les civils sont aussi innocents que nous de l’autre côté mais ces opposants étaient armés, pas nous ! Il fallait quelqu’un pour nous défendre », explique une autre femme présente.

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