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L’historien Vincent Lemire s’interroge sur la responsabilité de l’homme blanc dans le vote américain. A l’heure où l’on compte 3 femmes sur 57 noms dans la future administration du nouveau président, il est urgent de lutter contre la vague du masculinisme machiste.

Ce nouveau président est un homme blanc, misogyne, machiste, raciste, homophobe, sexiste, harceleur (au moins), prédateur sexuel vantard… entre autres qualités, il porte celles-là en étendard et il a été élu aussi pour cela. En se moquant de lui sur ces thématiques, on lui a évidemment fait la courte échelle, crétins qu’on est.

Toutes choses égales par ailleurs, c’est bien la triste suprématie de l’homme blanc qui a été porté au pouvoir par des hommes blancs, mardi dernier. Contre un homme noir (Obama) et contre une femme blanche (Clinton), et contre tous les «autres», latinos, homos, pédés, lesbiennes, asiats, minorités, mondialisés, déplacés…

Je ne suis pas seulement un homme blanc, je suis aussi: (plutôt) riche, diplômé, urbain, «de gauche»(?), anti-raciste, vaguement écolo, de culture «marxiste»(?), «humaniste(?),… «féministe». Oui, comme de nombreux hommes autour de moi, féministe, je le dis souvent, j’essaye de le vivre, tant bien que mal, je me sens féministe parce que je suis de ceux qui pensent que le féminisme est une lutte en cours, jamais gagné, et qu’elle libère les femmes (ou plutôt des femmes), mais aussi les hommes (ou plutôt des hommes), du machisme, du culte de la puissance, du patriarcat, etc. Je le pense vraiment, insuffisamment, mais vraiment, depuis longtemps.

Je propose donc une seconde réponse, moins facile, moins confortable, beaucoup moins évidente: il faut parler aux hommes blancs de ce qui leur fait peur (les femmes, les noirs, les homos, les femmes noires qui défendent les homos, Christiane Taubira).

Libération

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