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Ce tchadien de 28 ans qui a connu la guerre civile dans son pays et la jungle de Calais a mal réagi face à la police en début de semaine. Il a été jugé en comparution immédiate pour s’expliquer sur cette interpellation houleuse après une soirée très alcoolisée.

L’air hagard, presque résigné, le jeune homme s’exprime calmement par l’intermédiaire de son traducteur. Il est arrivé à Limoges la semaine dernière, suite à l’évacuation de la jungle de Calais. Et ce soir là, après avoir bu des bières dans un bar de la place de la cité, il se perd en voulant rentrer dans son centre d’accueil situé dans les locaux de l’AFPA Babylone à Limoges. A ce moment les versions divergent. A-t-il été agressé ou est-ce lui qui a commencé en jetant un banc sur une voiture ? En tout cas une patrouille de police arrive mais le maîtrise difficilement car l’homme se débat violemment.

“Je n’ai pas compris qu’ils étaient policiers” dit-il à la barre du tribunal correctionnel de Limoges. “Il a été torturé quand il était au Tchad” précise son avocate, maître Audrey Pascal. Il a perdu un œil et ne voit qu’à moitié avec l’autre, d’où sa confusion. Elle parle “d’instinct de survie”, y compris une fois arrivé au commissariat où il profère des insultes et tente de mettre un coup de tête à un agent. L’alcool n’a sans doute pas aidé. Le médecin qui l’examine en garde à vue parle d’intoxication éthylique aiguë.

L’homme refuse aussi de coopérer avec les enquêteurs pour le test d’alcoolémie, le relevé de ses empreintes et la prise de sa photo. “Vous avez le statut de réfugié politique, ça vous donne des droits mais vous devez aussi respecter la loi” assène la procureur qui requiert quatre mois de prison ferme. Le tribunal opte finalement pour quatre mois avec sursis à l’encontre de ce tchadien qui promet de ne pas recommencer et qui veut reprendre des études pour être électricien.

France Bleu

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