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Alors que l’Etat islamique recule dans ses fiefs, le gouvernement cherche comment faire face au retour des Français partis combattre dans ses rangs.

Après des années passées sur le terrain, certains djihadistes sont devenus de véritables machines à tuer. « Ils connaissent les filières pour se procurer des armes », ajoute une source militaire. D’autres sont devenus des experts en matière d’explosifs qu’ils peuvent parfois fabriquer en utilisant des produits de consommation courante (comme les engrais agricoles).

Jamais la lutte contre Daech n’aura autant mobilisé les dirigeants français. Depuis quelques mois, dans le secret de l’Elysée, les Conseils de défense et de sécurité se succèdent à un rythme soutenu. […]

Mais, alors que le groupe Etat islamique recule depuis des mois en Syrie et en Irak, une question en particulier taraude les responsables politiques et sécuritaires : que faire des djihadistes français qui tenteront de revenir dans l’Hexagone lorsque Daech perdra tous ses territoires ? « C’est un sujet que nous essayons d’anticiper, admet le chef de l’Etat en privé. La coalition anti-EI se donne entre six mois et un an avant de remporter la bataille sur le terrain. Nous devons nous projeter dans l’après. » Le défi est de taille.

Car, selon les derniers chiffres, la France reste le pays européen le plus touché par le phénomène djihadiste avec 680 adultes, français ou résidant en France, présents actuellement en Syrie et en Irak et 420 mineurs. Certains combattants opèrent dans la région de Mossoul. Mais la plupart des Français de l’EI se trouvent actuellement dans le nord de la Syrie, en particulier autour de Raqqa, la capitale du « califat » autoproclamé.

Bien sûr, les derniers attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray ont montré que des individus radicalisés pouvaient tuer sans avoir besoin de bouger de chez eux. Mais les autorités françaises craignent également une réédition de l’attaque du Bataclan et des terrasses parisiennes de novembre 2015 (130 morts) par des militants revenus du front.

La France ne pourra gérer seule le retour de « ses » djihadistes. Le renforcement de la sécurité passe par celui de l’espace de libre circulation Schengen. Le Parlement européen, d’abord réticent, a finalement accepté en avril l’idée d’un PNR (Passenger Name Record, ou fichier des noms de passagers). A terme, les données de réservation des compagnies aériennes seront accessibles aux policiers. Mais la plupart des djihadistes éviteront les vols réguliers. Certains tenteront de se mêler aux migrants, comme ce fut le cas à Leros (Grèce), à l’automne dernier, pour certains des kamikazes des attentats du 13 Novembre. Une équipe d’Europol doit justement se rendre en Grèce à la fin du mois pour tenter d’améliorer la détection. […]

Ceux qui sont identifiés sont systématiquement placés en garde à vue et interrogés. 322 procédures judiciaires sont en cours, ce qui a conduit à 293 mises en examen, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. « Presque tous ceux qui rentrent sont incarcérés», souligne un magistrat spécialisé. […]

Le Parisien

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