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Selon une étude menée par David Autor, économiste américain du MIT, et plusieurs de ses confrères, la mondialisation joue un rôle important sur le vote extrême aux Etats-Unis. Dans un article pour le New-York Times, il explique que les chocs liés à la mondialisation poussent les minorités vers l’extrême-gauche tandis que l’électorat “blanc” se tournerait vers une droite de plus en plus conservatrice, provoquant in fine une érosion des partis modérés. Dans quelle mesure peut-on dresser un tel constat en France ? Jean-Daniel Lévy est directeur du département politique & opinion d’Harris Interactive répond.

Notre rapport à ces comportements est davantage social. Ce que l’on constate sur ces questions, c’est que d’une manière générale, l’extrême-droite profite autrement plus des effets retors de la mondialisation que l’extrême gauche en France, actuellement. La période que nous vivons voit la difficulté des “insoumis” à se structurer en un mouvement politique comme ce fut notamment le cas en Espagne où en Grèce. Les catégories populaires, les jeunes et une majorité des gens qui se retrouvent aujourd’hui sans perspective d’avenir se tournent vers l’extrême-droite. C’est, bien sûr, une des conséquences de la mondialisation mais cela résulte également du sentiment que nos politiques ont de moins en moins de prise sur le cours des choses. A cela s’ajoute la perception d’une perte de nos identités , de ce qui fait la spécifité d’être français aujourd’hui. Tous ces éléments se conjuguent et favorisent un vote Front National. Parmi tous ces aspects, la mondialisation joue un rôle important sur les comportements électoraux. […]

Quels sont, en France, les parallèles qu’il est possible d’établir avec ce phénomène constaté aux Etats-Unis, notamment concernant les foyers de désindustrialisation, comme la Moselle ?

Indéniablement, les zones de désindustrialisation participent fortement à la montée du Front National. C’est aussi le cas des zones en perte de petits commerces. C’est un phénomène que l’on constate dans le bassin minier, dans le sud de la France… Le parcours de l’ancienne nationale 7 montre bien l’évolution considérable du FN dans ces régions. […]

L’ensemble de ces territoires sont sinistrés, n’offrent plus aucune perspective. D’embauche, certes, mais aussi d’avenir, d’attractivité. Plus la désindustrialisation est forte, plus le vote extrême est majoritaire. Prenez l’exemple du bassin minier, où le tissu industriel s’est envolé, où les industries de sidérurgie sont fermées… et où le vote FN est plus que considérable. C’est un mécanisme avéré. Et pour cause : personne, mis à part le Front National, ne prétend à un avenir pour ces industries, pour les ouvriers. […]

atlantico

Merci à oxoxo

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