L’hypermarché Carrefour d’ Auchy-les-Mines (Pas-de-Calais) été évacué mercredi, après qu’une femme voilée a déposé un sac à la parfumerie de la galerie avant de partir. Les démineurs ont été appelés pour un sac qui contenait vêtements et chaussures.
Un malentendu qui illustre le climat de tension actuel dans le pays, visant plus particulièrement la communauté maghrébine. Mais ce qui est arrivé mercredi à Auchy-les-Mines illustre la suspicion grandissante des uns envers les autres. Le moindre comportement inhabituel interroge, inquiète. La communauté maghrébine est stigmatisée. Pourtant dans l’arrondissement de Béthune, aucun fait de radicalisme n’a été relevé. Stéphane Degouve, journaliste)
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Très vite, la propriétaire du sac s’approche des policiers arrivés entre-temps. Confuse, elle explique que c’est son sac, qu’il ne contient que des vêtements et des chaussures, et qu’elle allait le récupérer une fois ses courses terminées. Les policiers procèdent aux vérifications d’identité de cette Douvrinoise quinquagénaire : rien à signaler. Après avoir inspecté le contenu du sac, tout risque est écarté. l’intervention des démineurs est donc annulée et les clients peuvent de nouveau rentrer dans le magasin. […]
Jeudi, la Douvrinoise a été auditionnée au commissariat pour les besoins de la procédure ouverte, même si aucune plainte n’a été déposée. Les deux vendeuses de la parfumerie devaient l’être également. Mais « l’affaire » en restera a priori là. Aucune poursuite judiciaire ne devrait être engagée. Mais elle fera certainement réfléchir ceux qui seraient tentés de poser un sac trop longtemps loin d’eux. […]
« Ce qui est arrivé mercredi à Auchy-les-Mines illustre la suspicion grandissante des uns envers les autres, déclare le journaliste Stéphane Degouve. Le moindre comportement inhabituel interroge, inquiète. La communauté maghrébine est stigmatisée. Pourtant dans l’arrondissement de Béthune, aucun fait de radicalisme n’a été relevé. Oui la Douvrinoise portait le voile mais cela ne fait pas d’elle une terroriste en puissance. Pas plus que le Maghrébin immigré qui était au fond de la mine à côté des Polonais, des Italiens et des Français ».
La Voix du Nord
