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Attendu depuis sept ans, le rapport Chilcot met en lumière le rôle de l’ancien premier ministre dans un conflit injustifié.


Douze volumes, 6417 pages – quatre fois plus long que Guerre et Paix. Le rapport Chilcot sur l’intervention britannique en Irak aux côtés des États-Unis, commandé en 2009 par l’ancien premier ministre Gordon Brown et prévu pour un an plus tard, a finalement mis sept ans pour livrer ses conclusions. Révélées mercredi, celles-ci sont sévères. Elles soulignent que la guerre n’était «pas le dernier recours». La responsabilité de Tony Blair, manœuvrant à la limite du cadre légal et de la légitimité politique dans une fidélité aveugle à son allié George Bush, est accablante. Sans toutefois qu’il soit directement accusé de mensonges ou de crime. Un groupe de députés britanniques étudie la possibilité d’une procédure d’impeachment a posteriori qui le priverait de son titre d’ancien premier ministre. Les avocats de familles des 179 soldats tués en Irak se réservent la possibilité d’entreprendre des poursuites judiciaires contre lui ou le gouvernement britannique dans son ensemble. David Cameron a appelé à tirer les leçons de ce rapport et chacun des députés qui a voté l’entrée en guerre, dont il fait partie, à «prendre notre part de responsabilité».
• Des circonstances légales insuffisantes pour déclencher la guerre
Le rapport de John Chilcot, président de la commission d’enquête, ne visait pas en soi à statuer sur la légalité de l’entrée en guerre du Royaume-Uni aux côtés des États-Unis en 2003. Mais il juge «loin d’être satisfaisante» l’argumentation juridique sur laquelle elle a reposé. Il estime qu’au moment où elle a été décidée, «l’intervention militaire n’était pas le dernier recours» alors que les «alternatives pacifiques pour un désarmement (du régime de Saddam Hussein) n’avaient pas été épuisées». L’enquête visait à déterminer si l’intervention était juste et nécessaire et si elle aurait pu être mieux préparée. Dans chacun des cas, ses conclusions sont sévères pour le gouvernement de Tony Blair. Mais elle ne remet pas formellement en cause l’avis du procureur général britannique lord Goldsmith du 13 mars 2003, sept jours avant l’invasion, selon lequel il existait un cadre légal pour intervenir contre l’Irak, alors qu’il avait auparavant soutenu le contraire.
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Le Figaro

Merci à Gargamax125

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