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03/07/2016

La Maison des examens, un service interacadémique (SIEC) qui gère l’organisation du baccalauréat de toute l’Île-de-France, a rédigé une note qui fait polémique. Selon une information du Parisien, cette note, adressée le 30 juin aux proviseurs des lycées des trois académies de Paris, Versailles et Créteil, leur demandait de «s’assurer de la présence effective» des élèves convoqués le mercredi 6 juillet en raison de la fête de l’Aïd-el-Fitr.

«Ceux invoquant la fête de l’Aïd-el-Fitr devront être reconvoqués le lendemain. Vous voudrez bien indiquer le plus rapidement à mes services le nombre de candidats concernés», explique le document signé par le directeur de la Maison des examens, Vincent Goudet. Des aménagements qui ressemblent à «du zèle et du clientélisme!», s’insurgent les défenseurs de la laïcité, qui condamnent ces «postures» se voulant «plus royalistes que le roi». «On anticipe une revendication qui n’a pas encore été formulée: l’administration fabrique elle-même le problème, on marche sur la tête!», s’indigne Charles Arambourou, responsable laïcité de l’Union des familles laïques (Ufal). […]

Prendre en compte les préceptes des uns ou des autres, à titre religieux, c’est déjà contrevenir à la loi laïcité, réagit Marie-Hélène Piquemal, vice-présidente du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), mais si on se met à les prévenir et les anticiper c’est inacceptable!» Ce syndicat, pour qui la laïcité «est un de (ses) combats de fond et une de (ses) lignes directrices», n’est pas seul à bondir. Le Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN) aussi.

«C’est inconcevable», a réagi dans Le Parisien, Philippe Tournier, proviseur du lycée parisien Victor-Duruy et secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN) «Sous couvert de respect des religions, on aboutit en réalité à ficher les élèves en fonction de la leur, ce qui est clairement discriminatoire !», juge l’Ufal. […]

Marie-Hélène Piquemal , vice-présidente du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc),craint aussi d’autres inégalités: «Un candidat musulman pourra repasser l’épreuve le lendemain mais quid d’un élève tout simplement malade le 6 juillet?» {…] Le Figaro


01 /07/2016

Le SIEC (service inter académique des examens d’Ile-de-France) demande aux chefs de centre du baccalauréat d’interroger tous les candidats convoqués le 6 juillet pour savoir s’ils envisagent ou non de se présenter ce jour de l’Aïd el-Fitr. « Ceux évoquant la fête de l’Aïd devront être convoqués le lendemain. »

Communiqué de presse du SNPDEN principal syndicat des personnels de direction de l’Éducation Nationale

Outre que les intéressés ne semblaient rien demander de particulier, si les chefs de centre doivent interroger tous les candidats pour savoir s’ils viennent ou non, du fait de l’Aïd, c’est, dans la pratique, ouvrir un droit général pour tous de différer d’un jour leurs épreuves et pour les enseignants, de réduire d’un jour leur participation à l’examen.

En effet, les chefs de centre n’ont pas à s’interroger sur l’exactitude, ni même la vraisemblance de la déclaration des candidats ou des enseignants. Qu’a prévu le SIEC pour un centre d’examen où tous les candidats et tous les enseignants invoqueraient ce nouveau droit de différer une épreuve d’un jour ? On ne sait…

Dans un baccalauréat précaire, déjà marqué par un nombre insolite d’erreurs, c’est ajouter un élément de plus de désorganisation. Si on décide que le calendrier religieux est prioritaire sur les épreuves du baccalauréat, il faut avoir le courage de l’assumer, de renoncer à toutes les épreuves ce jour-là et de différer les résultats d’un jour.

SNPDEN

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