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L’analyse des résultats fait apparaître un gouffre entre les Anglais ruraux et les habitants des anciennes villes industrielles, d’une part, et ceux des grandes villes qui ont profité de la mondialisation, d’autre part.
Pour John Curtice, professeur de sciences politiques à l’université de Strathclyde (Écosse) :« Ce référendum exposera des différences sociales majeures ! Les jeunes veulent rester, les personnes âgées veulent partir ; les diplômés veulent rester, les sous-qualifiés veulent partir. On retrouve d’un côté les gagnants de la mondialisation, qui n’ont pas peur de la compétition internationale et se voient travailler à l’étranger».

« De l’autre, ses perdants, qui ne sont pas habitués à vivre avec des étrangers et des immigrés, qui estiment que ceux-ci ont favorisé la baisse de leur salaire et pour qui la notion de mobilité est moins une option. »


D’une manière générale, les villes actives qui ont profité d’une évolution de leur activité économique et d’une récente modernisation de leurs infrastructures ont voté en faveur du maintien dans l’UE. […] Mais le référendum ne s’est pas joué là. Comme l’a indiqué le député travailliste John Mann, favorable au Brexit, «ce sont les électeurs travaillistes qui ont fait pencher la balance». […] Brendan Chilton, un conseiller municipal coresponsable de la campagne travailliste en faveur du Brexit, regrette que Londres les ait oubliées : «Ce référendum était l’occasion de leur prouver que nous nous intéressons à leur sort, que nous ne sommes pas tous totalement décalés de leur réalité. Quelle occasion ratée de leur redonner confiance dans le Labour.»
Assurément, la population a utilisé ce référendum pour exprimer sa contestation face aux élites nationales. Leur colère va bien au-delà de la seule question de l’UE, comme l’exprime Ricky, un maçon londonien de 45 ans : «Les riches ont voté pour rester, et la classe laborieuse a voté pour sortir. Pour une fois, la petite voix du peuple a pu choisir sa destinée. Les politiciens, qui ne cessent de mentir, sont maintenant obligés de nous écouter !»
La Croix

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