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Tribune de l’écrivain autrichien Thomas Glavinic intitulée “Le fascisme de la gauche autrichienne est aussi perfide que celui de la droite”.
En Autriche, le premier tour de l’élection présidentielle a profondément entaillé la structure démocratique du pays, divisant de façon définitive la société. Les candidats des grands partis traditionnels (les sociaux-démocrates et les conservateurs) ont subi un revers sans précédent au premier tour […].

Une chose est sûre : le fascisme, c’est l’interdiction de penser. En Autriche, cette interdiction, nous l’avons. Et c’est la gauche qui l’a édictée, pas la droite.

En Autriche, c’est la gauche qui, en recourant à une forme très perverse de lavage de cerveau, n’est jamais assez prompte pour combattre toute façon de penser divergente en brandissant l’arme la plus brutale qu’elle a à sa disposition : la massue antinazie.


[…] Parmi mes concitoyens, ce sont surtout ceux qui ont fait de bonnes études, lesquelles leur ont permis de se faire tout un réseau dans le monde de l’économie et de la politique, et qui gagnent donc très bien leur vie, qui semblent avoir une perception très sélective d’eux-mêmes. Certes, ils se considèrent comme de gauche, mais ils font preuve du même extrémisme que leurs opposants.
Pour moi, ce fut l’erreur majeure de la politique autrichienne de ces dernières années : mettre dans le même sac les électeurs du FPÖ et ses dirigeants et les stigmatiser comme des nazis et des extrémistes de droite. Est-il réaliste de considérer qu’à notre époque, dans un pays situé au cœur de l’Europe, 35 % ou 40 % de la population décident soudain de devenir des extrémistes de droite ? C’est peu probable. […] En Autriche, pour les artistes, les journalistes ou les intellectuels, c’est la mort sociale assurée d’être ne serait-ce que suspectés de sympathiser avec le FPÖ. L’idée que le FPÖ n’est pas qu’un ramassis de néonazis et qu’il puisse y avoir aussi quelques raisons acceptables de voter pour lui, voilà qui confine à l’hérésie.
FPÖ est synonyme de nazi, et nazi est synonyme de chambre à gaz. Ainsi, quiconque ose ne serait-ce que communiquer avec « ces gens-là » est automatiquement assimilé à eux et perçu comme quelqu’un qui arpenterait la ville en uniforme SS. […] Le Monde

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