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Pour la philosophe et magistrate Valérie Charolle, le Front national est le «fruit des institutions de la Ve République». Conçues pour un « homme providentiel », le général de Gaulle, nos institutions s’avèrent délétères en son absence et renforce l’extrême droite, explique-t-elle. Elle veut donc en finir avec la “monarchie républicaine”.
Election après élection, depuis quarante ans maintenant, le Front national se renforce. La France n’est pas isolée : après une éclipse au sortir de la seconde guerre mondiale, la quasi-totalité des pays développés connaît une résurgence de l’extrême droite.

Mais ce qui singularise la France, depuis le début des années 2000, c’est que le vote frontiste s’étend au point de faire craindre à chaque élection que ce parti s’empare du pouvoir.

La réponse institutionnelle n’est évidemment pas la seule à donner au vote d’extrême droite mais elle est la plus puissante, celle qui peut modifier en profondeur notre rapport à la politique car elle en changera les règles du jeu.



Nos homologues n’ont pas la même angoisse face au résultat des urnes, à l’exception notable des Autrichiens dont le candidat d’extrême droite a dominé le premier tour de l’élection présidentielle le 24 avril et sera opposé à un écologiste lors du second tour le 22 mai, ou encore de ce qui s’est produit en Pologne aux élections présidentielle puis législatives de 2015, avec le parti ultraconservateur PiS.
Si l’extrême droite existe en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, elle n’a aucune chance d’arriver au pouvoir au niveau national. Même dans les pays démocratiques où elle réalise de bons scores (au Danemark, en Suède, en Norvège, aux Pays-Bas, en Grèce…), elle ne peut prétendre gouverner seule.
[…] Mais il est clair que d’autres institutions sont nécessaires si nous ne voulons pas que la Ve République tienne sa promesse, celle de la mise à l’écart des partis politiques de gouvernement.
[…] Le Monde

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