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Article de Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde.

Toucher au droit du travail est donc un acte politique pur, un pari audacieux qui repose sur l’idée que, en 2017, mieux vaudra aller chercher l’électeur du côté du centre plutôt qu’à gauche, parce que la gauche est en miettes et que son modèle est épuisé.

Le psychodrame qui vient de se déclencher autour du projet de la loi El Khomri est sans doute le plus dramatique de ces quatre dernières années, en raison des manifestations de rue qu’il est susceptible d’engendrer et du risque de disqualification qu’il fait courir au chef de l’Etat, quatorze mois avant l’élection présidentielle de 2017. Il n’est, en revanche, pas le premier du genre, car il s’inscrit dans l’inexorable et douloureuse adaptation de la gauche française à l’exercice du pouvoir.
Le François Hollande de 2012 était incontestablement socialiste, au sens classique du terme, même s’il avait déjà pris quelque distance avec l’appareil de son parti. Celui de 2016, s’il parvient à faire adopter la réforme du droit du travail sans trop de recul, aura mérité l’étiquette sociale-libérale. […] Entre ces deux dates, l’hôte de l’Elysée sera passé par le dégradé «social-démocrate», incarné par son premier premier ministre, Jean-Marc Ayrault, puis par le dégradé «social réformiste», porté par son second premier ministre, Manuel Valls. […]
Le Monde

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