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Le concours est le joyau de la méritocratie scolaire à la française  : anonyme, avec des épreuves identiques pour tous, il garantit justice et équité pour distinguer ceux qui formeront l’élite de la nation. Pourtant, cette méritocratie est critiquée par des sociologues car elle échouerait à “représenter la diversité de la société” et c’est un “système qui produit des perdants» .

Le concours même est-il aussi juste que ses partisans veulent le croire ? «Pour ceux qui le passent, on est bien dans une situation de parfaite égalité, répond la sociologue Agnès van Zanten, directrice de recherche au CNRS et professeure à Sciences Po. Les règles en sont extrêmement ­codifiées et l’égalité formelle très forte. »

« Les universités d’élite américaines prennent en compte une pluralité de critères  : notes, rang dans la classe, résultats aux tests, dossier, lettre de motivation… Et elles ont dégagé une élite issue de groupes ethniques défavorisés. » (Agnès van Zanten )

« on ne tient pas compte des parcours individuels, des aides familiales ou scolaires dont certains ont bénéficié et pas d’autres. On pourrait très bien imaginer calculer le mérite autrement  : par la quantité d’efforts fournis par chacun pour parvenir à ce niveau.  »

Il est toujours délicat de critiquer les concours en France. Leurs contempteurs sont d’emblée accusés de vouloir détruire « un système qui marche » dans un enseignement supérieur mal en point. Ils sont aussi soupçonnés de relents de gauchisme en préférant, au nom d’un égalitarisme de masse, un nivellement par le bas à l’excellence de quelques-uns. […]

«Rares sont les pays qui ont autant confiance dans le concours, souligne le sociologue François Dubet, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). C’est une obsession française issue de la Révolution  : remplacer les élites de naissance par les élites de l’intelligence. » Une confiance excessive, selon lui, dans un système qui avantage certains enfants, issus de milieux favorisés, les plus aptes à réussir dans une école « championne du monde du déterminisme social ».[…]

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Le Monde

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