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Huit cents plaintes ont été déposées dans la ville allemande pour agression sexuelle, après la nuit de la Saint-Sylvestre. Comment interpréter cet événement ? Le Monde publie plusieurs tribunes sur cette affaire : “Après Cologne, racisme ou sexime ?”

Nacira Guénif (sociologue) : “Gare aux indignations sélectives !

Il est urgent de se démarquer des conclusions hâtives et partiales qui ne cessent d’être tirées sur la nature barbare et la culture rétrograde d’hommes nommés, en vrac, arabes, musulmans, bruns, réfugiés, migrants. Toutes ces appellations produisent déjà des dommages collatéraux. Reste à éviter d’alimenter un penchant très en vogue pour l’amalgame, qui met en gage des femmes devenues l’alibi d’un racisme anti-arabe que beaucoup d’entre elles, notamment en Allemagne, combattent énergiquement. […]

Tous les sévices ne se valent pas et ils sont soupesés, considérés et diffusés à l’aune des femmes qu’ils atteignent par des médias pétrifiés face aux stéréotypes éculés sur les Arabes, les Noirs et les musulmans incivilisés et incivilisables. Les femmes d’apparence blanche et hétérosexuelle sont plus susceptibles d’être présentées comme des victimes. […]

Le Monde

Claude Habib (Essayiste et professeur de littérature): “Les leçons d’un réveillon en Europe”

Les territoires perdus de la République furent d’abord des territoires perdus pour les femmes, tout un réseau de rues et de places non mixtes, même de jour, et des cafés dont nulle cliente n’ose jamais pousser la porte.
[…]

Pour les jeunes fraîchement arrivés du Maghreb, cette coexistence est inconnue, et il n’y a pas besoin de concertation pour profiter d’une si extraordinaire aubaine : des jeunes femmes, de nuit, sans défense. Pour la plupart des musulmans du Pakistan ou du Maghreb, une femme dehors de nuit est une prostituée. Une femme maquillée est une provocation sexuelle. Une femme non voilée se désigne comme proie. […]

Il paraît inutile d’entonner la rengaine de l’éducation : en France, où les populations maghrébines sont installées de longue date, et donc exposées au système éducatif commun, l’hostilité à la mixité est intacte. Elle ne l’est pas seulement chez les islamistes. Chez l’épicier arabe, le sympathique Djerbien ouvert tard le soir, on ne voit dans la boutique que le patron, ses frères ou ses cousins. Il n’y a pas d’épicière à la caisse. […]

Le Monde

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