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Elle s’appelle Lisa C. Elle a 24 ans, habite Düsseldorf et termine ses études de dentiste. Surtout qu’on ne lui fasse pas le coup de la taxer de racisme. « Ah non ! Pas ça ! Ce chantage m’est odieux ! Toute l’Allemagne tremble depuis 1945 d’être exposée à cette accusation et cela nous paralyse ou nous fait faire des choses irrationnelles. Ce n’est pas la question, vous entendez ? Si des Allemands avaient fait ce que je vais vous raconter, je le dénoncerais avec la même vigueur. »

« Une masse compacte d’hommes bruns, entre 20 et 30 ans, visiblement originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Des dizaines d’hommes au regard allumé et intrusif. Des hommes qui, d’emblée, nous ont encerclées en nous scannant, sans la moindre retenue. Comme s’ils nous déshabillaient, nous évaluaient, nous soupesaient. »

Elles entendent les cris, les rires, les insultes. « La place était à eux et on sentait qu’ils avaient l’intention d’utiliser toute la liberté que fournit l’Allemagne pour faire ce qu’ils voulaient avec les femmes. »

En atteignant le club rempli de jeunes Allemands, qui festoient en semblant ignorer ce qui se trame hors des murs, elles ont une impression d’irréalité. « Comme s’il y avait deux planètes » et qu’elles étaient les rescapées d’un enfer dans lequel elles n’étaient « que des proies ».

« J’étais fan de Merkel. J’ai adhéré à sa politique de “bienvenue”. Mais je crois qu’elle a perdu le contrôle. On est débordé. Un million de réfugiés parmi lesquels une grande majorité de jeunes hommes qui ont un rapport aux femmes radicalement différent du nôtre, ce n’est pas un détail ! Alors affrontons le problème ! Débattons de cela ! Je ne veux pas que nous, les femmes, perdions quoi que ce soit ! »

 

Le Monde

 

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