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21/11/2015

Après le choc des attentats, le chanteur du groupe Zebda, Magyd Cherfi, “déclame son amour de la France et souhaite y convertir les cités”. Il est interviewé dans le Point.

Il manque à nos enfants quelque chose dans lequel s’identifier, un sentiment d’appartenance à un territoire, un peuple, une fraternité, un symbole de la nation. Comment voulez-vous que les fils et les filles d’une France multiculturelle se retrouvent dans le bonnet phrygien ? Il faut leur envoyer d’autres signaux.

Je suis chanteur, mais aussi militant associatif. Pendant trente ans, avec mes amis, issus comme moi des quartiers nord de Toulouse, nous avons contesté la République. On interpellait, on criait : mais quand allez-vous nous ouvrir les portes pour entrer dans cette société ? Pendant toutes ces années, nous avons oublié que la France était le plus beau pays du monde. Pas le paradis, certes, mais le plus beau pays du monde. Non seulement nous ne nous en sommes pas aperçus, mais nous avons omis de le dire aux gens. […] Vous avez grandi dans la cité des Izards à Toulouse. Le même quartier que Mohamed Merah…
Oui, c’est un très bon exemple : les Izards ont produit des gens comme moi et des centaines d’autres qui s’en sortent, et un Mohamed Merah. Lui a été abandonné par sa famille et la République. Je ne veux pas l’exonérer de ce qu’il a fait. Il reste un assassin. Mais ce n’est pas un monstre. C’est un enfant perdu, sans repères, sans valeurs, qui a dérivé jusqu’à une forme de folie. Mais il était Français.
[…] Des signaux universels, des symboles. Il faut que ces mômes cessent de se référer dans leurs tee-shirts au Maroc, à l’Algérie, au Sénégal ou au Mali alors que le plus souvent leurs parents eux-mêmes ne sont pas nés dans ces pays. Nous sommes en 2015, nous en sommes à la quatrième génération. Ces gamins, il faut qu’ils aient maintenant envie de porter un tee-shirt français. Nous devons leur transmettre l’envie de l’orgueil français. Le bon exemple est celui du droit de vote des immigrés. Si les politiques, de droite comme de gauche, disent que les Français ne sont pas prêts à l’accepter, on ne peut pas exiger des principaux intéressés de montrer plus de signes d’intégration à la communauté nationale. Ils disent : « Nous non plus, nous ne sommes pas prêts. »
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21/11/2015

Depuis les derniers attentats, Magyd Cherfi, du groupe Zebda, ne s’est jamais senti si Français. Il est né à Toulouse le 4 novembre 1962 de parents algériens.

Nous allons droit vers un métissage général, de gré ou de force, et ça bloque. La France veut rester blanche, catholique, européenne. (23 février 2015) source

Des jours où on veut manger des crêpes à mardi gras et à Pâques du chocolat. Des jours où même Noir ou même musulman, on veut bien que nos ancêtres soient gaulois.

Il y a des jours comme ça où on aime la France, où on a envie de chanter la Marseillaise, envie d’être tricolore comme un supporter insupportable. Il y a des jours où on se reproche de pas être assez français. Des jours où on voudrait s’appeler Dupont quand on s’appelle Magyd. Suis-je toqué ? Suis-je choqué ? Oui je laisse se répandre la douleur en mon cœur et reposer ma tête percutée de plein fouet.
C’était un carnage et c’est mon jour de baptême, je deviens solennellement français, c’est dit. Je promets devant le fronton des mairies d’aimer la France pour le pire et le meilleur, de la protéger, de la chérir jusqu’au dernier souffle. Suis-je sonné ? Miné ? Je nais. […] Des jours comme ça où on aime ce pays, ses hameaux, ses villages, ses monuments aux morts. Des jours où on regrette de pas la ménager la vieille dame aux quatre cents fromages. […] Des jours comme ça où on s’incline devant la tombe du soldat inconnu, où on rechigne pas à la minute de silence.
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