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Le Musée de l’histoire de l’immigration consacre une expostion à la frontière, qui matérialise l’espoir des migrants et la peur du “barbare”. “Salutaire” pour Le Point.

“Qu’un homme soit blanc, noir, jaune, peu importe. Il est de toute façon un être potentiellement « exilé”.

Six voitures vues de dos, écrasées sous un fatras d’objets du quotidien, matelas, chaises, bicyclettes : ce montage photographique de Thomas Mailaender est l’un des symboles forts de l’exposition «Frontières» au Musée de l’histoire de l’immigration à Paris, étonnamment d’actualité.
«La frontière a longtemps matérialisé la peur du barbare et la crainte de l’invasion», rappelle Yvan Gastaut et Catherine Wihtol de Wenden, les deux commissaires de cette exposition « puzzle » sur le thème du franchissement, des murs, des frontières, des pays, des cultures, de la Palestine à la Guyane en passant par la Tunisie et l’Amérique latine.
Qu’en est-il aujourd’hui à l’heure où l’Europe redoute l’arrivée de 3 millions de migrants d’ici à cinq ans ? « Ils arrivent », crient affolés le roi et la reine de Borislav Saitinac dont les gouaches font sourire jaune. Oui, les migrants font souvent peur, et ce, depuis la nuit des temps. La nouveauté dérange, mais pour le meilleur ou pour le pire ? […]
Exposition "Frontières" au Musée de l'Histoire… par LePoint
Le problème de l’Europe est peut-être son amnésie. La population européenne a oublié que, jusqu’aux Trente Glorieuses, elle n’a été que mouvement. La mémoire collective a occulté les chambardements d’après 14 : la fuite des Arméniens, le chassé-croisé de Grecs expulsés du jour au lendemain d’une Turquie où ils vivaient depuis deux mille ans et des Turcs virés de Salonique en quelques heures. Les horreurs d’après 1945, les errances des réfugiés allemands chassés d’Ukraine et de Pologne et puis les Ukrainiens virés de Pologne et les Polonais d’Ukraine, les grands exodes de la faim, celui des Italiens, puis des Espagnols, des Portugais, le passage des Allemands de l’Est vers l’Ouest. On a oublié le potentiel de dynamisme et donc de développement que peut représenter l’immigration. On s’est fermé, jusqu’à l’absurde parfois. […] source

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